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Information-communication
/ 16-12-2014
Bissege François
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Les jeunes sont considérés par les pouvoirs publics comme une population particulièrement touchée par les conduites à risque, mais aussi comme un public difficile à atteindre par des messages de prévention. Les jeunes se détourneraient de cette logique de prévention pour de multiples raisons, dont le fait de considérer que leur capital santé est inépuisable ou encore que les questions de prévention ne les concernent pas encore. Face à ces difficultés et freins, ces dernières années ont vu apparaître, dans le domaine de la prévention en santé des jeunes et plus précisément dans le domaine de la communication sur la prévention des risques auprès des jeunes Français, un certain nombre d’actions sociales publiques qui s’opposent à la prescription forte, mais qui vont chercher une logique de co-construction des messages, c’est-à-dire qui essaient de faire passer le message préventif en associant le récepteur-destinataire dans la construction du message. Cette thèse vise à comprendre ce que sont véritablement ces nouvelles initiatives qui se veulent de co-construction des messages et comment elles fonctionnent : une attention particulière est portée à la manière dont se fait et se représente ce travail de co-construction des messages, sur les caractéristiques qui la décrivent le mieux et en quoi celle-ci contribue réellement à la construction du sens par le récepteur-destinataire. Elle articule, d’une part, une approche théorique basée sur une analyse de la littérature qui traite des populations juvéniles, de la santé des jeunes, des transformations du journalisme et du rapport entre jeunes et médias et, d’autre part, une approche empirique centrée sur un examen de trois objets distincts, qui mettent en évidence la tentative de trouver le moyen de faire passer le message préventif en associant le récepteur : les magazines pour adolescents, la Mission du bureau de la vie étudiante de l’IUT de Lannion et le dispositif de prévention rennais le Prév’en ville. Au cœur de cette double approche thématique (état de l’art et état social), ce sont les formes de co-construction des messages qui apparaissent, avec leurs logiques, leurs incertitudes, leurs tensions et leurs contradictions, mais toujours avec cette singularité qui est la leur : laisser la place au récepteur-destinataire, laisser la culture des récepteurs s’exprimer.
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Sciences de l’information et de la communication
/ 25-06-2014
Anciaux Arnaud
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L’essor du journalisme à une échelle industrielle à partir du XIXe siècle s’est principalement construit sur la mise en rapport d’investissements et intérêts nombreux, remise en question dans le contexte de l’économie numérique. Ce travail de recherche veut contribuer à la compréhension des transformations contemporaines du journalisme en s’intéressant aux conditions d’existence matérielle de cette pratique de production discursive, aux changements qui se déploient dans les organisations médiatiques ainsi qu’aux stratégies et discours qui sont mobilisés. En France et au Québec, cette recherche porte sur deux groupes médiatiques, Ouest-France et Québecor, impliqués notamment dans la presse écrite et se saisissant des problématiques liées au numérique depuis le milieu des années 1990. Les modèles d’affaires des deux groupes et les intérêts des différents acteurs se voient modifiés, sans que le journalisme ne parvienne à assurer une autonomie économique. Sa position de subordination se voit renforcée dans les modèles et dispositifs progressivement déployés. Cette transformation en cours, au sein des groupes industriels, se construit alors autant au travers de changements organisationnels que dans et par le discours. Ce travail repose sur des approches empiriques croisées, permettant une analyse documentaire au sein et autour des deux groupes, ainsi qu’une analyse du discours, fondée notamment sur des entretiens avec des dirigeants, cadres et travailleurs de l’information. Au croisement de ces approches, c’est la transformation du journalisme et de son économie qui apparaît, non comme un objectif à venir, mais comme un processus à l’oeuvre. Déployant ses priorités, elle se construit autant dans les investissements que les discours, et laisse des traces qui sont l’objet de ce travail doctoral.
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Science politique
/ 25-06-2014
Rouzeau Marc
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La gestion de la question sociale s’est traduite, en France, par la constitution d’un « quasi –secteur » qui, à son apogée au milieu des années 1970, articule protection sociale, aide sociale et action sociale. A la suite, et afin de faire face aux « nouveaux problèmes sociaux », se propage un processus assez généralisé de socio-territorialisation empruntant à quatre répertoires d’action assez distincts : l’aménagement réparateur, l’administration intégrative, la gestion modernisatrice et le développement endogène. L’expertise d’Etat se double alors d’une expertise davantage généraliste, construite à l’articulation des différentes échelles d’action publique. Depuis 2005, le nouveau répertoire qui se structure, celui de l’activation cohésive, s’accompagne d’une expertise plus prescriptive et fonctionne comme un marqueur du nouveau régime d’Etat social actif. Le détour par le Québec permet alors d’entrevoir le sens et les modalités des réordonnancements en cours et, tout à la fois, de repérer certaines des composantes spécifiques de notre dynamique nationale.
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Science politique
/ 18-12-2013
Procureur Thomas
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Pourquoi semble-t-il impossible de se départir du département ? Comment fonctionne ce sparadrap institutionnel ? Partant du double constat de la longévité du Département et de sa résistance aux tentatives de réforme successives, ce travail de thèse s'intéresse aux (f)acteurs clés de l'apparente immuabilité départementale. Il considère successivement trois dimensions majeures de l'institutionnalisation et de la légitimation du Département (englobant non seulement le Conseil général mais aussi ses ramifications cantonales et nationales par le biais du cumul de mandats et de l'activité de lobbying accompli par l'Assemblée des Départements de France). Afin de saisir les modalités de la naturalisation de cette institution, il revient sur sa plasticité et son multipositionnement en abordant les apports complémentaires d'une (re)légitimation par l'élection (que celle-ci soit politisée ou non), d'une (re)légitimation par l'action publique (bien que celle-ci soit contrainte par les obligations émanant des compétences transférées et des attentes locales) et d'une (re)légitimation via le cumul des mandats et fonctions (qui trouve concrètement à s'exprimer lors des débats parlementaires consacrés à l'organisation territoriale française). Véritable carrefour des carrières politiques, le Département est et demeure ainsi un acteur majeur du paysage politique français, même si, paradoxalement, cela coïncide parfois avec une instrumentation de l'institution.
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Science politique
/ 27-03-2013
Rothé Céline
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Ce travail porte sur la catégorie d’action publique « jeunes en errance ». Il vise à comprendre son impact sur la mise en œuvre de l’action publique sur le terrain au travers de l’analyse des usages qu’en font les acteurs professionnels et les jeunes eux-mêmes. Après avoir retracé les étapes de la constitution du phénomène de l’errance des jeunes en problème public, nous avons analysé le rôle de l’Etat social dans la prise en charge de ce problème, au prisme de la norme instituée de l’insertion pour les jeunes. Ceci nous a permis d’en pointer les apories et notamment la bascule rapide des jeunes cumulant des difficultés depuis l’enfance vers le circuit de l’infra-assistance. A l’aune de ces constats, nous montrons en quoi la relation d’aide devient un lieu de renégociation des objectifs de l’action publique, les artisans de la relation d’aide considérés étant les professionnels de terrain et les jeunes usagers des services d’aide. L’analyse des pratiques professionnelles nous a révélé leur caractère « bricolé ». Nous avons ici pu démontrer qu’elles permettaient de redéfinir les cadres de l’action publique en direction des « jeunes en errance ». Grâce à la mise en place d’une éthique de l’intervention centrée sur la prise en compte des spécificités des jeunes accueillis, les professionnels fabriquent des ponts leur permettant d’aller au-delà des manques de l’aide publique. Nous avons également analysé les comportements des jeunes fréquentant régulièrement les structures de l’urgence sociale. Leur mode de recours à l’aide leur permet d’asseoir une identité légitime de « jeunes en errance », qu’ils valorisent au sein de la relation d’aide. Ils mettent en place des stratégies identitaires les autorisant à renégocier les cadres de l’attribution de l’aide, en y ayant recours de manière détournée ou partielle. Ils ignorent ainsi les objectifs d’insertion qui lui sont attachés, en en faisant un usage routinier, les entretenant alors dans une carrière de « jeunes en errance ».
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