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Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude quantitative, rétrospective, mono-centrique avec pour population cible les patients en situation de précarité ayant recours au SAU adulte du CHU de Rennes entre novembre 2021 et mai 2022. Les critères d'inclusions étaient les personnes sans logement fixe et répondant à une adresse administrative et/ou identifiées « situation de précarité » dans le dossier patient informatisé. Les caractéristiques étudiées sont démographiques (sexe, âge), présence ou non d'un médecin traitant déclaré, priorisation des motifs de venues, diagnostics posés et orientation au décours du passage, durée du passage et affluence horaire. Ces dernières ont également été comparées avec la population générale se rendant au SAU durant le mois de novembre 2021. Résultats : Entre novembre 2021 et mai 2022, 905 passages ont répondus aux critères de précarité. Sur le mois de novembre 2021, 4890 passages en été enregistrés aux urgences dont 94 ont répondu aux critères de précarité. Nous retrouvons une population composées en majorité d'hommes (78%) et plus jeune qu'en population générale (40 ans vs. 48 ans, p<0,05), ils ont moins souvent un médecin traitant déclaré (39% vs. 83%, p<0,05). Leurs motifs de consultations sont également plus souvent moins ou non urgent (42% vs. 26%, p<0,05). Le principal diagnostic posé au décours de la passage est lié à une alcoolisation (21% vs. 4%, p<0,05). L'orientation au décours de leur passage est plus fréquemment un « retour à domicile » (82% vs. 64%, p<0,05). Conclusion : Cette étude met en évidence la problématique de l'orientation et du suivi des patients en situation de précarité en soins primaires dans le système de santé. De nombreux passages au SAU dans cette population ne semblent donc pas relever de la médecine d'urgence et semblent notamment en lien avec l'absence de médecin traitant déclaré chez la majorité de ces patients. Il semble indispensable de lever les freins à leur prise en charge en médecine générale, ceci nécessitent une réponse adaptée de la part des pouvoirs publiques et une meilleure formation des différents intervenants aux problématiques spécifiques des patients en situation