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PSYCHIATRIE
/ 15-10-2020
Traon-Menardais Roxane
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Introduction : Les femmes représentent environ 17% des auteurs d’infractions pénales, cependant la criminalité féminine reste peu étudiée à ce jour. La présente étude s’attache à comparer la prévalence des violences subies à l’âge adulte d’un échantillon de 91 femmes criminelles en comparaison à la population générale féminine afin d’offrir une meilleure compréhension de la criminalité féminine et à décrire les caractéristiques médico-psycho-criminologiques de ces femmes afin de dégager des caractéristiques propres à cette dernière. Matériel : à partir de dossier d’expertises pénales de femmes âgées de plus de 15 ans, d’un expert près la cours d’appel de Rennes, entre 2014 et 2019, les données concernant les violences subies à l’âge adulte selon les critères OMS et les données sociodémographiques, psychopathologiques et criminologiques ont été recueillies. Résultats : 91 dossiers d’expertise pénale ont été inclus. La prévalence des violences subies à l’âge adulte était de 57,1%, prévalence significativement supérieure à la population générale féminine européenne et mondiale. Par ailleurs, ces femmes rapportaient des vécus de violences indépendamment de l’âge dans 76,1% des cas. Concernant l’analyse descriptive des caractéristiques médico-psycho-criminologiques, les femmes étaient pour la plupart en couple avec des enfants et présentaient un niveau d’instruction bas. Les femmes connaissaient leurs victimes dans la quasi-totalité des cas, et perpétraient le plus souvent leurs crimes dans la sphère intrafamiliale. Les troubles psychiatriques n’étaient pas rares, notamment les troubles de la personnalité et les dépendances aux toxiques, et les comorbidités psychiatriques fréquentes. Conclusion : Notre étude met en évidence une prépondérance des vécus de violences dans le parcours de vie de ces femmes criminelles en comparaison à la population générale féminine. Cette victimisation semble être étroitement liée à la criminalité féminine et semble être un point clé dans la compréhension de cette dernière. Par ailleurs, les troubles psychiatriques sont fréquents et sont surreprésentés par les dépendances aux substances et les troubles de la personnalité. Ces deux troubles associés à la criminalité semblent accroître le risque de passage à l’acte violent et être conditionnés par les expériences de violences vécues. Dans ce contexte, les vécus de violences semblent donc être un facteur d’évolution défavorable de risque médico-légal. Il est par ailleurs important de noter que ces troubles ne sont pas à l’origine des irresponsabilités selon l’article 122-1 du code pénal. En effet, les irresponsabilités retenues sont en lien avec des troubles psychotiques, thymiques, anxieux ou des handicaps mentaux.
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