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Doctorat de l'université de Rennes1 mention science politique
/ 23-06-2022
Toutous Jeanne
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Cette recherche traite d’un type d’action collective méconnu, l’action collective en faveur des langues régionales et minoritaires. En décloisonnant l’objet « langues régionales et minoritaires » et en l’analysant par un biais comparatif, notre travail permet d’éclairer en quoi la cause linguistique telle que les militants des mouvements de revendications linguistiques minoritaires la définissent influence les répertoires de ce type action collective. Prendre pour objet deux terrains régionaux sous-tendus par quatre communautés d’action collective linguistique au sein de deux États différents permet de mieux saisir l’enchâssement des mouvements d’action collective à des univers de sens et de croyances à forte charge émotionnelle peu à même d’être mis en circulation. Pour nourrir cette problématique, notre travail de thèse élabore une sociologie politique de l’action collective en faveur des langues régionales et minoritaires de Bretagne (langue bretonne et langue gallèse) et de Lusace (langue haute-sorabe et langue basse-sorabe). Tout en situant notre approche dans une sociologie des mouvements sociaux attentive aux ressorts émotionnels de l’engagement, nous enrichissons notre cadre théorique d’emprunts à la sociolinguistique critique. En signalant que l’action collective linguistique présente des spécificités dans sa construction cognitive, symbolique et argumentative ainsi que dans ses modalités d’expression, nous nous proposons d’étudier la tension entre degré d’autonomie de la cause linguistique et inclusion de celle-ci dans des univers sociaux et symboliques tiers. L’enquête comparative s’appuie sur un dispositif cumulant l’observation, à dimension ethnographique, des activités formelles et informelles des organisations militantes, à laquelle s’ajoute la réalisation d’entretiens biographiques avec les individus qui les composent afin de restituer leurs trajectoires. La prise en compte de l’idiosyncrasie des cas étudiés n’empêche pas de souligner une dynamique conjointe de porosité à des causes extérieures permettant in fine la résilience des communautés d’engagement à envisager comme des structures d’abeyance.
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