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Introduction : De nombreux travaux de recherche ont été réalisés sur l’auto-prescription médicamenteuse par les médecins, mais peu ont évoqué l’auto-délivrance de certificats médicaux et notamment le CACI à l’activité sportive, et les examens complémentaires qui en découlent. L'objectif de cette thèse est de faire un état des lieux de la rédaction du CACI à la pratique sportive par les médecins généralistes pour eux-mêmes, leurs conjoints et leurs enfants. Matériel et Méthodes : Questionnaire en ligne envoyé transmis par mail par le conseil de l’ordre d’Ille et Vilaine, la Société de Médecine du Sport de Bretagne et l’Association des internes de Médecine Générale de Rennes. Résultats : La moitié des médecins ayant eu besoin d’un CACI se l’ont autodélivrés (52%). Parmi eux la moitié se sont examinés (48,1%) et ont bénéficié d’un ECG (46,9%). Près d’un médecin sur 10 a bénéficié d’une EE (11,1%) et 4/10 d’un bilan biologique (39,5%). 82,7% des répondants ont déjà bénéficié d’un ECG au cours de leur vie. 67,5% des médecins rédigeaient le CACI pour leur conjoint. 81,5% ont examiné leur conjoint, 90,7% ont réalisé un interrogatoire, 66,7% ont réalisé un ECG, 13% ont bénéficié d’une EE et 38,9% d’un bilan biologique. 86,5% des médecins rédigeaient le CACI pour leur enfant. 68,9% ont examiné leur enfant, 82,2% ont réalisé un interrogatoire, 22,2% ont réalisé un ECG. Discussion : L’examen clinique semble trop peu réalisé à la fois pour lui-même et pour son conjoint et ses enfants. La réalisation d’ECG semble cohérente même si elle est plus adaptée chez les conjoints et les enfants. Les examens complémentaires de type EE ou ETT semblent être réalisés de manière adaptée chez les médecins et leurs conjoints. Conclusion : L’examen clinique, pierre angulaire de la visite d’absence de contre-indication à la pratique sportive est insuffisamment réalisé, à la fois pour lui-même, pour son conjoint mais surtout pour ses enfants. Selon les recommandations de la Société Française de Cardiologie, un ECG doit être réalisé pour une activité en compétition et celui-ci est quasiment systématiquement réalisé (94%). Il semblerait que le médecin prend mieux en charge son conjoint et ses enfants que lui-même quand bien même l’examen clinique reste insuffisamment pratiqué. Il est important de préciser que plus de la moitié des CACI sont réalisés sans activité physique en compétition, ce qui sort des recommandations des sociétés savantes. Étant donné que la prescription des examens complémentaires porte à débat entre les recommandations de la haute autorité de santé et la société française de cardiologie, peut-on réellement dire que les médecins se prennent bien en charge ?