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Contexte : Le score Pronopall est un score pronostique objectif et simple à calculer à partir de quatre critères clinico-biologiques : le statut ECOG-PS, le nombre de sites métastatiques, le taux de LDH et le taux d’albumine. Il fut développé en 2008 et réévalué récemment de façon prospective dans une étude multicentrique concernant sept cancers analysés de façon poolée (sein, poumon, colorectal, pancréas, ovaire, prostate, rein). Il permet de distinguer trois groupes homogènes de pronostic (mauvais pronostic A (score 8-10), pronostic intermédiaire B (score 4-7) et bon pronostic C (score 0-3)) avec des taux de survie à deux mois et une survie médiane significativement différents. Objectif : Evaluer rétrospectivement le score Pronopall dans le mélanome métastatique. Matériels et méthodes: Les dossiers médicaux des patients suivis au CHU de Rennes ou au C.R.L.C.C. Eugène Marquis pour un mélanome métastatique entre mai 2016 et janvier 2023 et en première ligne de traitement par immunothérapie ou thérapie ciblée ont été rétrospectivement analysés. Furent inclus ceux qui, sous traitement, présentaient une progression de la maladie objectivée par imagerie ou en cas d’altération de l’état général (ECOG-PS ≥ 2). Le score Pronopall fut calculé pour chaque patient inclus afin de créer trois groupes homogènes de pronostic (groupe A de mauvais pronostic pour les scores compris de 8 à 10, groupe B de pronostic intermédiaire pour les scores compris de 4 à 7, groupe C de bon pronostic pour les scores compris de 0 à 3). Résultats: Sur les 737 dossiers médicaux analysés, 73 patients furent inclus (71 suivis au CEM, 2 au CHU). 45 patients furent inclus car la maladie progressait sous traitement de première ligne, 2 patients car ils s’altéraient (ECOG-PS ≥ 2) et 26 patients car ils présentaient les deux critères. 13 patients furent inclus dans le groupe A, 20 patients dans le groupe B et 40 patients dans le groupe C. Le taux de survie à 2 mois était de 38%, 60% et 82% et la survie médiane de 55 jours, 100 jours et 423 jours pour les groupes A, B, et C, respectivement. La différence de survie constatée était significative entre les groupes (p < 0.05). Dans les analyses secondaires en sous-groupes, cette différence significative de survie entre les groupes était maintenue que le patient ait ou non des métastases cérébrales (p< 0.05) ainsi que dans la population ‘BRAF sauvage’ seule (p <0.05). En revanche, cette différence n’était pas retrouvée dans le sous-groupe ‘BRAF muté’. Conclusion: PronoMel a permis de mettre en évidence une différence statistiquement significative sur la survie à deux mois entre les trois groupes pronostiques créés à partir du calcul du score Pronopall, dans une population de patients suivis pour un mélanome métastatique. Cette différence n’était pas maintenue dans l’analyse secondaire réalisée dans le sous-groupe ‘BRAF muté’, questionnant un manque de puissance dans notre étude, ou la nécessité de prendre en compte les caractéristiques mutationnelles pour l’évaluation du pronostic.