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Science politique
/ 08-10-2021
Tamegui Christel Dior
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Depuis les années 1990, les forces armées africaines sont l’objet d’une importante production doctrinale consacrée à la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS). Cependant, par-delà les efforts tendant à refonder des appareils sécuritaires fragiles, force est de constater qu’une dimension a été sous-estimée : il s’agit du processus d’hybridation civilo-militaire des forces armées qui, sous le vocable moins usité de « force duale », constitue l’objet central de ce travail. La fonction duale de l’armée est sa capacité à conduire des missions de défense et de développement. Dans cette perspective, le Génie, « bras bâtisseur » de l’État au Cameroun est régulièrement commissionné pour assurer des missions d’aménagement du territoire. Comment le Génie militaire camerounais s’approprie-t-il le concept de « force duale »? Quelles sont les effets de l’action civilo-militaire sur les relations entre l’armée, le politique et les populations? Comment évolue cette politique publique ? A l’aide d’une méthode qualitative, ce travail montre que la dualisation ne relève plus d’une démarche fortuite mise en œuvre de façon sporadique mais qu’elle constitue une politique publique structurée. Toutefois, elle rencontre des difficultés : d’une part, le politique se méfie des évolutions négatives d’une pratique susceptible d’ériger l’armée en acteur économique avec les dérives constatées dans le modèle égyptien. D’autre part, l’armée est encore très attachée à son identité martiale. Il n’en reste pas moins que la dualisation reconfigure les rapports entre le militaire, le politique et les populations, en des termes porteurs d’espoir pour le renforcement du lien armée-nation.
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