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Introduction : En France, les médecins généralistes libéraux conventionnés sont rémunérés en grande partie à l’acte. Les cotations sont des outils mis à leur disposition par l’Assurance Maladie afin de promouvoir la Santé Publique (dépistages, prévention, accessibilité et qualité des soins). Avec leur complexification croissante, utiliser ces outils devient de plus en plus contraignant. Objectif : L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’utilisation des cotations applicables en pratique courante par tout médecin généraliste libéral conventionné. Les objectifs secondaires étaient d’en rechercher les déterminants, et d’évaluer le profil des médecins pour chaque niveau de cotation. Matériels et méthodes : Cette étude observationnelle, descriptive et transversale, consistait en une analyse des pratiques en matière de cotation auprès des médecins généralistes libéraux bretons conventionnés en secteur 1. Un questionnaire en ligne, accessible entre avril et juillet 2017, leur a été envoyé. Il portait sur les 11 cotations de la Convention médicale 2011 ne nécessitant ni formation ni matériel spécifiques, donc utilisables par tous. Un score (de 0 à 44) représentant le niveau de cotation individuel des participants a été calculé. Les participants ont ensuite été classés selon leur niveau de cotation en quatre catégories, délimitées par les quartiles de ces scores (critère de jugement principal). Les résultats ont été donnés en effectifs et pourcentages. Le test du Chi2 a été utilisé. Résultats : 288 questionnaires complets ont été analysés. Seules 4 des 11 cotations étaient connues par plus de 50% des participants. En moyenne chaque participant connaissait 6 cotations. Le score médian représentant le niveau de cotation individuel était de 16. Les catégories de scores obtenues grâce aux quartiles étaient : « 0-12 », « 13-16 », « 17-22 », et « 22-44 ». Ainsi, moins d’un quart des participants a obtenu un score >22 (score central possible). Il existait une différence significative entre les sexes dans les catégories « 0-12 » et « 13-16 », les hommes étant moins bons coteurs. Les médecins de 60 ans et plus avaient également un niveau de cotation plus faible. En enlevant le Finistère (effectif insuffisant), c’est en Ille-Et-Vilaine que l’on trouvait les meilleurs résultats. La cause principale de sous-utilisation des cotations était la méconnaissance même de celles-ci. Conclusion : Ces cotations ayant un fort enjeu de Santé Publique, pourtant accessibles à tous, sont très largement méconnues des médecins généralistes. Et celles étant connues restent, pour la majorité, largement sous-utilisées en raison de nombreux freins. Il parait nécessaire de mieux former les médecins à leur utilisation et/ou de simplifier le système.