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MEDECINE
/ 02-06-2020
Sennerich Antoine
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Contexte : Depuis le vote de la Loi Claeys Léonetti de 2016, les infirmiers d’EHPAD peuvent être confrontés à des demandes de sédation ou de soulagement définitif des douleurs, s’apparentant à de l’euthanasie, énoncées par les proches du résident. Objectif : Quels sont les points qui sous-tendent la réponse des soignants infirmiers en EHPAD aux demandes plus ou moins clairement euthanasiantes des familles accompagnantes ? Méthode : Il s’agit d’une étude qualitative prospective par entretiens semi-dirigés auprès de 11 infirmiers d’EHPAD, avec analyse thématique des données par théorisation ancrée. Résultats : Trois grands axes ont été mis en évidence : les connaissances théoriques et législatives des soignants d’EHPAD sont lacunaires, alors que la définition même du résident en fin de vie n’est pas consensuelle. De plus, l’attachement du soignant pour le résident dont il s’occupe et les demandes perturbantes des familles, qui peuvent être jugées éthiquement violentes, empêchent l’écoute empathique du soignant et un accompagnement optimal du résident et de sa famille. La souffrance individuelle ainsi générée peut devenir une souffrance d’équipe qui nécessitera une prise en charge interne comme externe à la structure. Enfin, l’existence de temps différents entre le résident, les soignants et la famille, est le facteur principal des souffrances des accompagnants, même en l’absence de souffrance physique ou psychique de la personne accompagnée. Ces souffrances génèrent une volonté de médicalisation de la fin de vie, qui met en doute la compréhension globale de la mission principale de l’EHPAD, c’est-à-dire un lieu de vie. Conclusion : Cette étude montre que des problématiques de services hospitaliers comme les services de soins palliatifs se posent également dans des institutions où les connaissances et les réflexions éthiques ne sont pas explorées par les soignants, et mériteraient que l’on s’y attarde pour optimiser la prise en charge des personnes âgées en fin de vie en EHPAD.
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