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Psychiatrie
/ 17-09-2021
Rolland Pauline
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Introduction: Le comportement suicidaire est encore largement incompris, ce qui entraîne un manque de stratégies thérapeutiques efficaces aussi bien sur le plan pharmacologique que psychothérapeutique. Une nouvelle génération de théories sur le suicide a émergé il y a une quinzaine d’années, s’intéressant au passage de l’idéation à l’action suicidaire. Selon ces modèles, le patient acquiert la capacité à se suicider via différents processus, dont la tolérance et l’habituation à la douleur. Des études cliniques ont essayé d’évaluer la tolérance à la douleur chez les patients suicidaires et de tester de nouvelles interventions thérapeutiques dans cette population spécifique. Notre objectif est d’explorer l’association entre la tolérance à la douleur et le comportement suicidaire, ainsi que d’examiner les récentes perspectives thérapeutiques. Méthode : Nous avons réalisé une revue exploratoire de la littérature selon les recommandations PRISMA et retenu 85 articles sur 552 références via une recherche de base de données (Google Scholar, Pubmed, Cochrane). Des recherches additionnelles ont été faites quand cela était nécessaire pour mieux contextualiser les articles retenus. Discussion: La théorie interpersonnelle du suicide, le modèle motivationnel-volitionnel du suicide et la théorie du suicide en trois étapes partagent l’hypothèse selon laquelle l’idéation suicidaire et l’acte suicidaire sont deux phases distinctes du processus suicidaire. La tolérance à la douleur, facilitée par l’habituation à des évènements douloureux, la dissociation, l’évitement de la douleur psychologique, contribuent à l’acquisition de la capacité à se suicider. Des études neuroanatomiques montrent un chevauchement entre la matrice corticale de la douleur physique et les zones responsables de la douleur psychologique, avec un possible mécanisme commun dans le fonctionnement du système endocannabinoïde. Bien que de nombreuses études soutiennent la thèse de la tolérance à la douleur chez les patients suicidaires, leur méthodologie reste hétérogène et manque de validation technique et éthique. Les interventions pharmacologiques récentes ont testé la méthadone et la buprénorphine chez les patients suicidaires, et quelques psychothérapies comme la thérapie d’acceptation ont été évaluées sinon validées. Conclusion: La compréhension de la tolérance à la douleur chez les individus suicidaires est cruciale pour améliorer notre évaluation du risque suicidaire et façonner des interventions thérapeutiques dans cette population spécifique de patients. Cependant, les théories récentes et prometteuses sur ce sujet nécessitent d’être soutenues par un corps de littérature plus robuste, tout spécialement en ce qui regarde la méthodologie des études cliniques.
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