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Contexte : Grâce aux mesures de renforcement du droit à l’IVG en France depuis sa promulgation en 1975, et par le biais de nouvelles pratiques de prescription appuyées par des recommandations nationales, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) chez les patientes mineures a progressivement baissé depuis 2014, pour atteindre le taux actuel de 2,9% des IVG annuels totaux en 2022. Objectif : L’objectif de cette étude est d’évaluer la contraception pré et post IVG chez les patientes mineures du Centre de Santé Sexuelle (CSS) du Centre Hospitalier (CH) Lorient entre 2017 et 2022, afin de mieux connaître les pratiques de prescription du territoire et les particularités de prise en charge liées à cette population. Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique, menée au CSS du CH de Lorient. Le recueil des données a été fait sur l’ensemble des patientes de 16 et 17 ans au CSS pour une IVG de janvier 2017 à décembre 2022. Résultats : La moitié des patientes n’avaient pas de contraception au moment du rapport fécondant, un tiers utilisaient le préservatif seul, et un quart la contraception orale. Le mésusage est majeur, car il concerne 84% des patientes utilisant la contraceptions orale et 60% de celles utilisant le préservatif. En post IVG, deux tiers optent pour la contraception orale, tandis qu’un tiers choisissent les contraceptifs dit de longue durée d’action ou LARC, représentés par le DIU et l’implant. Parmi ces patientes, 40% ont déjà reçu la pilule au cours de leur vie, et deux tiers d’entre elles la choisissent à nouveau en post-IVG, ainsi que la moitié de celles qui avaient la contraception orale en pré-IVG. Conclusion : Notre étude montre une prescription majoritaire de la contraception orale, malgré le mésusage massif, face aux LARC. Il semble primordial, au vu des recommandations nationales actuelles et de la littérature internationale dont nous disposons, de proposer en priorité en post-IVG chez les patientes mineures des contraceptifs de longue durée d’action, afin de diminuer le nombre de grossesses non désirées, dans cette population à risque majeur de récidive.