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But du travail : Le traitement des pseudokystes pancréatiques a largement évolué au cours des 20 dernières années, devenant préférentiellement endoscopique en premier intention malgré l’absence de différence significative avec le traitement chirurgical dans un essai randomisé récent. L’objectif du présent travail était d’évaluer l’impact de l’échec du traitement endoscopique sur les résultats des dérivations kysto-digestives chirurgicales (KD). Méthodes : Etude retrospective multicentrique (Beaujon, Bordeaux, Nantes et Rennes), menée entre Janvier 2000 et Décembre 2012. Les critères de jugement étaient la morbidité grave postopératoire (CG = clavien≥3) et l’échec du traitement définit par une récidive du kyste dans les 12 premiers mois. Tous les facteurs susceptibles d’influer ces 2 paramètres ont été testés en analyse uni- et multivariée si nécessaire. Résultats : Cent dix neuf patients d’âge moyen 52 ans (22-83) ont bénéficié d’une KD au cours de la période d’étude, dont 62 (52,1%) étaient en échec d’un traitement antérieur endoscopique (37,8%) ou radiologique (14,3%). Douze KD (10,1%) étaient réalisées par voie coelioscopique. La mortalité était nulle et la morbidité globale de 30,2% (n=36). Dix huit patients (15,1%) ont présenté une complication grave (CG = clavien≥3) nécessitant dans 3,4% (n=4) une ré-intervention chirurgicale. En analyse multivariée, les facteurs influençant la survenue d’une CG étaient un échec antérieur du traitement endoscopique (OR : 3,04 IC [1,04-9,5] ; p=0,046) ainsi qu’un BMI>20 (OR : 0.22 IC [0.06 – 0.67] ; p=0,01). L’efficacité des KD était de 92,5 % et seule la survenue d’une CG postopératoire était associée à l’échec (p=0,029). Conclusions : La réalisation d’une KD chirurgicale en rescue d’un échec de traitement endoscopique est associée à un risque accru de complications graves postopératoires.