Voir le résumé
INTRODUCTION : La Maladie de Parkinson (MP) est une maladie complexe avec des symptômes moteurs et des modifications cognitives et psycho-comportementales. Des Troubles du Contrôle des Impulsions (TCI) existent chez 14% des patients et diffèrent de l’impulsivité en tant que trait de personnalité. Le test UPPS est un outil validé pour évaluer l’impulsivité trait chez les patients atteints de la MP. L’objectif de notre étude était d’analyser les corrélats métaboliques de l’impulsivité trait dans la maladie de Parkinson, les variations existantes entre les résultats de l’UPPS des patients avec et sans TCI, les éventuelles différences de métabolisme cérébral en TEP des patients avec et sans TCI. MATÉRIEL ET METHODES : Nous avons analysé les TEP de 60 patients atteints de la MP en les corrélant aux résultats des sous-scores UPPS avec pour covariables l’âge et la Dose Equivalente de Dopamine (LEDD). Nous avons comparé le métabolisme cérébral en TEP des patients ayant des antécédents de TCI à ceux n’en ayant pas. Nous avons recherché également un éventuel lien entre le score UPPS, les données démographiques, motrices, neuropsychologiques et psychiatriques. RESULTATS: Les sous-scores UPPS de notre population n’étaient pas significativement différents des patients non parkinsoniens. Quatorze avaient un antécédent de TCI, parmi eux 5 avaient au moins un sous score UPPS déviant. On observait une augmentation significative du métabolisme du vermis cérébelleux en association avec la recherche de sensations (p<0,05, k>1500) et le manque de persévérance (p<0,05, k=886). L’aire de Broca (aire 44 gauche de Brodmann) était significativement associée à la recherche de sensations (p<0,05, k=661), au manque de préméditation (p<0,05, k=600) et à l’urgence (p<0,05, k=299) avec une diminution du métabolisme cérébral. Les patients ayant un TCI présentaient une diminution du métabolisme du cortex prémoteur droit par comparaison aux patients sans TCI. DISCUSSION : On observe une étroite relation entre cervelet et impulsivité, comme cela est démontré chez des patients cérébro-lésés ou souffrants de pathologies psychiatriques. L’aire frontale gauche (pars opercularis) est également souvent citée dans la littérature comme protagoniste du réseau impliqué dans l’impulsivité. Le cortex préfrontal et orbito-frontal est connu pour son rôle dans la survenue de TCI, nous retrouvons dans notre étude une mise en jeu du cortex pré moteur, peu étudié dans ce contexte.