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Introduction: Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont des pathologies fréquentes, sources de handicap, de mortalité et de coûts financiers majeurs pour la société. Les dernières années ont connues l’arrivée de la thrombolyse puis de la thrombectomie. Celles-ci restent conditionnées par une arrivée précoce dans un centre spécialisé nécessitant pour cela un recours au 15. Une grande partie des victimes d’AVC n’y ayant pas recours, il a été envisagé d’étudier les caractéristiques des patients appelant initialement le centre 15. Méthodes : Durant une période de 6 mois, du 28/9/2015 au 3/4/2016, les patients hospitalisés dans le service de neurologie du centre hospitalier de Lorient, avec un diagnostic confirmé d’accident, ischémique constitué ou transitoire, ou hémorragique, ont été inclus. En cas de consentement, un questionnaire leur a été remis sur leur mode de vie, antécédents, connaissances des AVC, et sur l’histoire récente de leur maladie. Un second questionnaire a été rempli sur la base des comptes rendus hospitaliers. Les données ont été comparées entre le groupe 1, ayant eu recours initialement au 15, et le groupe 2 n’y ayant pas eu recours. Un avis favorable du comité d’éthique local a été émis. Résultat : Les données de 46 patients ont été recueillies, 17 dans le groupe 1 et 29 dans le groupe 2. Des différences significatives sont apparues dans l’orientation plus importante vers les urgences suite à l’appel dans le groupe 1 (p<0,01), ainsi qu’un délai intra-hospitalier pré-thrombolyse plus court (p 0,03). D’autres différences sont présentes mais non statistiquement significatives : niveau d’étude inférieur, prédominance des ouvriers, prédominance des troubles du langage, indisponibilité du médecin généraliste, suspicion d’AVC avant d’arriver à l’hôpital, et prédominance des AVC de cause indéterminée. Discussion : L’étude retrouve des différences significatives mais sur des conséquences connues de l’appel au 15: meilleur orientation et diminution des délais intra-hospitaliers. Les troubles du langage sont facilement reconnus par le grand public et, de part les campagnes de prévention, mieux associés à la suspicion d’AVC. L’absence de différence concernant les antécédents cardiovasculaires souligne une méconnaissance des patients de leur statut à risque, et de la conduite à tenir en cas d’AVC. La différence concernant le niveau socio-éducatif est intéressante et mériterait d’être explorée dans une étude avec de plus grands effectifs.