Introduction. Connu pour la grande variabilité de son corps musculaire et de son innervation, l’anatomie du muscle subscapulaire a été peu décrite dans la littérature. L’objectif de cette étude est de décrire avec précision l’anatomie du muscle subscapulaire en s’appuyant sur l’analyse macroscopique et histologique du corps musculaire et de son innervation. Matériel et méthode. Cette étude descriptive cadavérique et histologique (octobre 2019 - février 2020) a inclus 13 épaules conservées dans du formol. Les critères macroscopiques étaient le nombre de faisceaux musculaires et de septa fibreux les séparant, le nombre de fossettes et de crêtes osseuses à la surface antérieure de l’écaille de la scapula, le nombre de branches nerveuses en précisant leur origine sur le plexus brachial et leur point d’entrée dans le muscle. Sur les mêmes épaules, nous avons réalisés 3 à 6 coupes histologiques. Les critères microscopiques étudiés au grossissement x 20 étaient l’orientation des fibres musculaires, et les fascias fibreux après coloration Hématoxyline – Eosine – Safran. Résultats. 93% (12/13) des épaules avaient 3 ou 4 faisceaux musculaires. Il n’y avait jamais plus de 2 septa fibreux. 3 à 6 branches nerveuses innervaient directement le muscle (moyenne : 3,4 nerfs ; écart type : 1,1), naissant dans 69% des cas (9/13) du faisceau postérieur du plexus brachial et dans 30% des cas (4/13) du nerf axillaire. La surface antérieure du corps de la scapula était formée à sa partie médiale dans 67% des cas (8/12) de 3 crêtes osseuses séparant 4 fossettes concaves. L’analyse histologique avait mis en évidence 2 à 6 septa fibreux composés de tissu fibro-conjonctif (moyenne : 4,2 ; écart-type : 1,3), 2 orientations (longitudinale et transversale) et 1 orientation (longitudinale) de fibres musculaires dans 67% et 33% des cas respectivement. Conclusion. L’anatomie du muscle subscapulaire présente un nombre important de variations. Les différents résultats macroscopiques et microscopiques forment un ensemble d’arguments, nous amenant à penser qu’il y aurait au sein même du muscle subscapulaires un nombre variable de faisceaux musculaires et de branches nerveuses, formant de véritables unités fonctionnelles neuromusculaires qu’il serait intéressant de corréler à une étude biomécanique et fonctionnelle.