Voir le résumé
Introduction : La dépression constitue un problème majeur de santé publique. Malgré la diversité des traitements actuellement disponibles, de nombreux patients restent résistants à ceux-ci. Aussi, de nouvelles stratégies thérapeutiques doivent être développées. L’objectif de cette étude est d'évaluer l'efficacité de la méthode dite du neurofeedback par imagerie par résonance magnétique fonctionnelle comme traitement adjuvant de la dépression. Matériels et méthodes : Au cours de cet essai clinique randomisé en simple aveugle, mené à Cardiff, nous avons inclus 30 patients souffrant de dépression et bénéficiant déjà d'un traitement médicamenteux depuis au moins 3 mois. Ceux-ci furent randomisés en deux groupes, un était entraîné à réguler son système limbique, l'autre son aire parahippocampique des lieux, au cours de cinq sessions de neurofeedback suivies d'un entretien de suivi. Résultats : Les patients des deux groupes ont pu réguler leur aire cible au cours des sessions de neurofeedback (t = 8,279, p < 0,001). On note une amélioration après neurofeedback des scores moyens du TCAQ, passant de 54,85 en moyenne à 62,22 (t = -2,858 , p = 0,008) et de la QOLS, passant de 55,04 à 65,48 (t = -5,779 , p < 0,001) ainsi qu'un effet rapidement bénéfique sur la thymie des patients avec un score de POMS passant de 39 à 24,35 (t = 4,994 , p < 0,001). Aucune différence significative n'a cependant pu être montrée entre les deux groupes sur ces paramètres aux différents stades de l'étude. Discussion : Il est encourageant d’observer l'activation des aires cérébrales cibles dans les deux groupes lors des sessions de neurofeedback. Par ailleurs, si les effets positifs de l’entraînement par neurofeedback sont observables de façon globale, le choix de l'aire cérébrale cible apparaît secondaire comparativement à l'effet propre de celui-ci dans l'amélioration de la symptomatologie dépressive. Limites : Le manque de spécificité de la tâche demandée rend difficile l'interprétation des résultats, les deux groupes ayant utilisé des stratégies similaires durant leurs sessions de neurofeedback, ce qui explique probablement l'absence de différence significative sur les comparaisons inter-groupes. Conclusion : Le neurofeedback pourrait constituer un traitement efficace et non invasif de la dépression unipolaire mais des améliorations sont possibles en terme d'interface et de protocole de soin.