Contexte : La dénutrition protéino-énergétique est une pathologie fréquente, touchant entre 30 % et 50 % des patients hospitalisés. Son impact négatif sur le pronostic des patients a été largement établi. Son identification et sa prise en charge sont actuellement des enjeux majeurs, notamment au cours d’une hospitalisation. L’HAS a établi en 2019 de nouveaux critères diagnostiques en se basant sur les recommandations du GLIM (Global Leadership Initiative on Malnutrition). Si les critères utilisés dans ces recommandations ont montré leur pertinence en population générale, leur capacité à prédire la survenue de complications chez des patients dénutris n’a pas encore été démontrée. Objectif : L’objectif de cette étude était de caractériser le phénotype, la prise en charge et le devenir de patients dénutris sur le CHU de Rennes, ainsi que d’évaluer si la masse musculaire mesurée en bioimpédancemétrie (FFMI), la force musculaire mesurée par Handgrip et les ingesta estimés par le Score d’Évaluation Facile des Ingesta (SEFI®) sont associés à un risque de réadmission à un mois. Méthodes : Analyse observationnelle de cohorte rétrospective portant sur les patients suivis sur l’Unité Transversale de Nutrition du CHU de Rennes. Résultats : 231 patients dénutris ou à risque de dénutrition ont été inclus et analysés. 83,5 % d’entre eux étaient dénutris selon les critères HAS. Le taux de réadmission à un mois était de 23 %. 11,3 % des patients sont décédés au cours de la période de suivi. Les facteurs associés à un risque de réadmission hospitalière à un mois en analyse multivariée étaient l’évaluation des ingesta par le SEFI® avec un Odds Ratio à 0.89 [0.79 – 0.99], soit une diminution des réadmissions de 11 % pour chaque point gagné de SEFI® et la présence d’un cancer avec un Odds Ratio à 2.51 [1.17 – 5.37]. Il n’y avait pas de corrélation entre la force musculaire mesurée par Handgrip et la masse musculaire mesurée par bioimpédancemétrie. Conclusion : L’évaluation des ingesta par le SEFI® permet, dans une population de patients dénutris hospitalisés, de prédire un surrisque de réadmission hospitalière dans le mois suivant la sortie.