Les données existantes de la littérature font état d’une association positive mais faible entre le besoin normatif et subjectif de traitement orthodontique. Les causes d’un besoin orthodontique perçu ont été peu étudiées contrairement au besoin normatif. La qualité de vie liée à la santé orale (OHRQoL) pourrait expliquer la perception du besoin. Notre objectif était d’étudier l’association entre le besoin orthodontique perçu et la qualité de vie liée à la santé orale chez les enfants et adolescents. Cette étude transversale a été menée à l’aide d’un questionnaire en 2 parties : une pour les patients et l’autre pour leurs parents/représentants légaux. Les réponses aux items du COHIP-ortho évaluant l’OHRQoL ont été comparées entre les enfants percevant un besoin orthodontique et ceux n’en percevant pas. L’association entre le besoin subjectif et la qualité de vie a été étudiée par une analyse de régression logistique univariée. Les enfants percevant un besoin d’orthodontie ont obtenu un score global (42,1/55) au COHIP-ortho significativement inférieur à ceux n’en percevant pas (45,9/55) avec p=0,028. Les items du COHIP-ortho, mettant en évidence ces différences, appartenaient au domaine socio-émotionnel et relationnel. Le besoin subjectif de traitement était significativement supérieur chez les enfants ayant des grands frères/sœurs que chez les aînés d’une fratrie. La qualité de vie liée à la santé orale est moins bonne chez les enfants percevant un besoin d’orthodontie. La perception esthétique qu’a le patient de sa bouche ainsi que l’impact sur son épanouissement social, doivent être pris en compte dans les discours des professionnels de santé. Les facteurs subjectifs de santé orale doivent se joindre aux facteurs objectifs afin de permettre une meilleure compréhension et une meilleure communication avec nos patients.