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Contexte En France, la santé des jeunes confiés apparaît de plus en plus comme un indicateur de qualité du dispositif de protection de l’enfance. Le médecin généraliste est peu sensibilisé aux spécificités de la santé de ces jeunes, ce qui peut impacter la qualité́ de prise en charge. Objectif Comparer des indicateurs de santé et des habitudes de vie de jeunes confiés accueillis en établissements, à ceux de témoins, afin d’objectiver les problématiques de santé plus spécifiques des confiés, pour mieux guider leur suivi en médecine générale. Méthode Étude cas témoin non appariée réalisée entre mai et novembre 2019 par auto-questionnaire anonyme chez des jeunes de 11 à 19 ans confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en Ille-et-Vilaine et accueillis en maison d’enfants à caractère social (MECS) et des jeunes témoins scolarisés dans des collèges et lycées à proximité des MECS. Résultats 78 confiés et 269 témoins ont répondu. Se révélaient chez les confiés : moins bonne santé déclarée (p = 0,0002), altération du bien-être psychique, prises de risque (tabac, sexualité), difficultés d’endormissement (p = 0,0207), angoisses vespérales (p = 0,0068), hétéro-agressivité verbale (p = 0,0004) et physique (p = 0,0005), auto-agressivité (p = 0,0115) et troubles du comportement alimentaire (vomissements volontaires (p < 0,0001)). Les filles confiées déclaraient un mal-être et des mises en danger supérieurs. Conclusion La consultation avec le médecin traitant ne doit pas être un rendez-vous manqué auprès de ces jeunes, en faisant de chaque consultation une occasion d'aborder ces thèmes. Un questionnaire confidentiel de pré-consultation, la création d’un dossier médical unique informatisé, des formations dédiées pour les médecins généralistes, optimiseraient la prise en charge des jeunes confiés en médecine générale.