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L’augmentation de la fréquence hebdomadaire des séances d’Hémodialyse (HD) serait la technique qui se rapprocherait le plus du rôle physiologique des reins. L’Hémodialyse quotidienne (HDQ) a été développée afin d’améliorer la qualité de vie des patients ainsi que l’épuration sanguine. Néanmoins, son association avec la survie reste controversée et son lien avec l’accès à la greffe rénale n’avait jusqu’alors jamais été étudié. Par ailleurs, les connaissances en termes de pratiques en France étaient jusqu’à aujourd’hui très faibles. Dans ce contexte, cette thèse vise à caractériser les patients français en HDQ et leurs trajectoires en plus d’analyser l’association entre l’HDQ et la transplantation rénale et la survie des patients. Une étude épidémiologique a été menée à partir du Réseau en Epidémiologie et Information en Néphrologie (REIN) où ont été inclus tous les patients âgés ≥18 ans et qui ont démarré une séance d’HDQ entre 2003 et 2012 en France. L’extraction d’un certain nombre de données biocliniques de REIN a permis de montrer que les patients français en HDQ étaient caractérisés pour présenter des profils très hétérogènes. En effet, en fonction de l’âge médian (64 ans) deux sous-groupes de patients ont pu être comparés : les âgés (moyenne d’âge : 76,6 ± 6,9 ans) en mauvaises conditions médicales et qui décédaient rapidement ; les jeunes (moyenne d’âge : 47,2 ± 12 ans) qui étaient en HDQ avant d’accéder à la greffe. Par ailleurs, en fonction des trajectoires initiales, deux sous-groupes ont également pu être comparés : patients démarrant directement par HDQ (dHDQ, n=257) ; patients démarrant par un autre traitement (cHDQ, n=496). Ensuite, cette thèse a permis de montrer qu’en France, après l’inscription sur la liste, les patients en HDQ avaient une moindre probabilité d’accéder à la greffe que les patients en HD 3x/semaine (SHR=0,74 ; IC 95%: 0,58-0,95). Par ailleurs, après ajustement sur l’âge, le sexe et les comorbidités, l’HDQ était associée avec un sur-risque de décès (HR=1,58 ; IC 95%: 1,4-1,8) en comparaison avec l’HD 3x/semaine. Ce travail de thèse a permis d’élucider nos connaissances en termes de pratiques associées avec l’HDQ bien que les raisons pour lesquelles les patients démarrent une HDQ ne sont pas connues. Nous émettons l’hypothèse que les indications pour l’HDQ en France sont probablement différentes de celles appliquées dans d’autres pays, ceci pourrait expliquer nos résultats en termes de mortalité.