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Contexte : Une augmentation de la prévalence des troubles de la santé mentale, associée à une raréfaction de l’offre de soins en psychiatrie, ont induit la nécessité d’une amélioration des prises en charge précoces de ces troubles. C’est dans ce contexte que le dispositif Mon Soutien Psy qui permet le remboursement par la sécurité sociale de séances de psychothérapies selon certains critères, existe depuis le Printemps 2022. Il place le médecin généraliste au cœur de la prise en charge car il est le premier recours des patients et celui qui réalise l’adressage nécessaire. Objectif : Evaluer, entre le 1er avril 2022 et le 30 avril 2023, première année de mise en place du dispositif, le taux de médecins prescripteurs parmi les médecins généralistes bretons installés en libéral, ainsi que le nombre de patients bénéficiaires. Méthode : Etude observationnelle, quantitative, descriptive et transversale, réalisée par le recueil de données factuelles auprès du Système National des Données de Santé (SNDS), entre Avril 2022 et Avril 2023. Résultats : 2362 médecins généralistes bretons ont réalisé au moins un adressage dans le dispositif Mon Soutien Psy, sur les 3298 médecins généralistes bretons installés soit 72%. En moyenne, chaque médecin du groupe prescripteur a adressé environ 5 patients, sans différence entre les groupes MSU et non MSU, avec environ 1 patient mineur et 4 patients adultes. La prescription concerne presque 3 fois plus souvent les patientes femmes. Les populations exonérées ne représentent qu’une prescription sur 5. Au total, 10 723 patients ont bénéficié du dispositif lors de sa première année. En moyenne, chaque patient a réalisé 4,75 séances sur les 8 possiblement prises en charge et plus d’un tiers d’entre elles ont été réalisées moins d’un mois après l’adressage. Cependant, seuls 4,4% des 4276 psychologues bretons prennent part au dispositif. Ils sont plus présents dans le Morbihan (8%) et dans les zones rurales (6,4%). Conclusion : Le dispositif Mon Soutien Psy semble être une première étape nécessaire pour répondre aux besoins évolutifs des troubles de la santé mentale et de la raréfaction de l’offre de soins spécialisés. Cependant, on observe un manque d’utilisation du dispositif par plus d’un quart des médecins généralistes bretons installés en libéral et surtout une très faible participation des psychologues.