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Le cancer du sein (CS) est le cancer le plus fréquent chez les femmes. Pour le CS triple-négatif et le CS résistant à l’hormonothérapie, l’option de traitement est limitée. L’objectif de ces travaux de thèse est d’étudier le potentiel thérapeutique des molécules naturelles, les glycéollins et l’apigénine, contre ces différents sous-types de CS. Les glycéollins sont des phytoalexines produits dans le soja lors de l’exposition à certains éliciteurs. Nous avons montré, pour la première fois, que glycéollin I (GI) et glyceollin II (GII) sont les ligands du récepteur aux hydrocarbures aromatiques (AhR). Ils sont capables de se lier à l’AhR et de présenter des effets agonistes et antagonistes partiels envers ce récepteur. D’autre part, GI et GII inhibent la migration des cellules de CS triple-négatif, MDA-MB-231, en modifiant l’expression des gènes codant pour des facteurs majeurs de la migration et de l’invasion cellulaire telles que la N-cadhérine ou la chimiokine CCL2. L’apigénine (Api) est une flavone trouvée dans plusieurs aliments végétaux. Afin d'étudier l'effet de l'Api dans un contexte de cellules cancéreuses mammaires hormono-résistantes, nous avons surexprimé, de manière stable, une forme constitutivement active de la protéine Akt dans la lignée MCF-7 (appelé clone MCF-7/Akt). Comme attendu, la croissance du clone MCF-7/Akt est partiellement indépendante de l'œstradiol et, contrairement aux cellules parentales MCF-7, il présente une réponse incomplète à l'anti-œstrogène 4-hydroxytamoxifène, démontrant sa résistance à l'hormonothérapie. Nous avons montré que l’Api a un effet anti-prolifératif sur le clone MCF-7/Akt. De plus, l’Api diminue l’expression de la protéine FOXM1, une protéine impliquée dans le cycle cellulaire, la prolifération cellulaire et la résistance endocrine. L’Api modifie également l’expression des gènes régulés par FOXM1, notamment des gènes du cycle cellulaire, en particulier dans le clone MCF-7/Akt. Ensemble, nos résultats renforcent le potentiel thérapeutique des glycéollins et de l’apigénine. Ces molécules méritent d’être étudiées davantage pour devenir des traitements contre le CS.