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Objectif : Le traitement de référence du cancer du canal anal localisé ou localement avancé repose sur la radiothérapie exclusive (RT) ou sur l’association radiochimiothérapie (RTCT). Malgré son bon pronostic, certains patients présentent des récidives au cours du suivi. L’objectif de cette étude est d’identifier des facteurs prédictifs et pronostiques du risque de récidive et de réponse aux traitements à l’aide d’une imagerie pré-thérapeutique, la tomographie par émission de positons (TEP) au 18-FDG. Matériels et méthodes : Entre février 2008 et avril 2018, 122 patients provenant de 3 centres différents ont réalisé une imagerie par TEP-TDM avant l’initiation du traitement par RT ou RTCT pour un cancer du canal anal localisé ou localement avancé. Des volumes correspondant à la tumeur primitive (GTV-T) et aux adénopathies envahies (GTV-N) ont été segmentés sur ces imageries. Des paramètres radiomiques (intensité, distance, texture) ont ensuite été extraits via la plateforme QuantimageTM. A l’aide de la régression de Cox (modèle à risque proportionnel) et des analyses de survie de Kaplan Meier, des associations ont été recherchées entre le contrôle local (CL), le contrôle loco-régional (CLR), la survie sans progression (SSP), la survie sans récidive métastatique (SSRM), la survie globale (SG) et, les paramètres d’imagerie extraits ainsi qu’avec d’autres critères liés au patient, à la tumeur et aux traitements. Résultats : Le suivi médian était de 48 mois (range : 1,93 – 143). Les taux de contrôle local, de contrôle loco-régional, de survie globale, de survie sans progression et de survie sans récidive métastatique étaient respectivement à 4 ans de 79%, 75%, 75%, 60% et 76%. En analyse multivariée, un état général altéré (score OMS 2 versus score OMS 0) était associé significativement à la survie globale [HR 4,73 (95% IC : 1,45 – 15,49), p = 0,0008], à la survie sans progression [HR 2,92 (95% IC : 1,07 – 7,96), p = 0,014] et à la survie sans récidive métastatique [HR 4,30 (95% IC : 1,33 – 13,92), p = 0,002]. Un TLG de la tumeur primitive (Total Lesion Glycolysis) élevé (> 65,2) pour un seuil absolu de SUV ≥ 2,5 était associé significativement à une survie globale [HR 2,49 (95% IC : 1,29 – 4,82), p = 0,0068] et à une survie sans récidive métastatique [HR 2,54 (95% IC : 1,32 – 4,87), p = 0,005] plus péjorative. Un MTV (Metabolic Tumoral Volume) ganglionnaire important (> 2,2 mL) était associé à une survie sans progression moins bonne, en utilisant un seuil relatif de SUV ≥ 45% du SUV Max [HR 1,06 (95% IC : 1,03 – 1,10), p<0,001]. Enfin, une importante distance cumulée entre chaque métastase ganglionnaire et le barycentre de toutes les métastases (> 7,9 cm) était également associée à la SG [HR 6,76 (95% IC : 2,39 – 19,16), p = 0,0003] et à la SSRM [HR 5,5 (95% IC : 2,16 – 14,01), p = 0,0004]. Aucune variable n’a pu être retrouvée comme associée au contrôle local ou loco-régional en analyse multivariée.