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Objectif: Depuis sa première définition, l'apathie a été décrite comme une entité transnosographique, impliquée dans de nombreux troubles neuropsychiatriques, notamment la dépression. En raison de son impact sur les résultats thérapeutiques et la morbidité, cette dimension clinique présente un intérêt considérable dans la physiopathologie de la dépression. Cependant, les liens entre la dépression et l’apathie ne sont pas suffisamment décrits dans la littérature. Méthode: Dans une étude de cohorte prospective et ouverte, de 70 patients dépressifs (de novembre 2014 a juin 2015), nous avons cherché a comparer les profils cliniques et neuropsychologiques des patients dépressifs apathiques et non apathiques. Résultats: Les patients dépressifs apathiques présentaient une dépression moins intense (W = 672, p = 0,044). Nous avons trouve des liens négatifs entre l'apathie et l'anxiété (F = 7,82, p = 0,001) et entre l'apathie et l'anhédonie (F = 4,74, p = 0,01). En outre, les patients dépressifs apathiques avaient des déficits cognitifs, notamment dans la mémoire de travail verbale (F = 5.875, p = 0.04) et le fonctionnement exécutif (par exemple, des erreurs persévérantes, F = 3.954, p = 0.047). Conclusion: La relation entre l'anxiété et l'apathie a été expliquée en termes de défaut d’insight. Le lien entre l'anhédonie et l'apathie souligne la différence entre la consommation et la programmation du plaisir. Les déficiences cognitives des patients dépressifs apathiques peuvent avoir un impact sur leur capacité à engager les ressources de manière appropriée. Ensemble, les résultats indiquent que la dimension d'apathie sous-tend deux profils cliniques de dépression, qui peuvent être considérés comme des groupes physiopathologiques différents, car ils affectent probablement deux réseaux distincts. D'autres études sont nécessaires pour tester cette hypothèse clinique a la lumière de la neurobiologie.