La méthadone, agoniste puissant des récepteurs opioïdes μ, est le traitement de substitution le plus prescrit en Europe. Bien que les principaux effets indésirables soient largement décrits, une surveillance post-commercialisation via les activités de pharmacovigilance est indispensable pour garantir la sécurité d’emploi des médicaments et la détection de nouveaux signaux potentiels. En réponse à des questions de l’ANSM portant sur la survenue d’un cas marquant d’insuffisance gonadotrope sous méthadone, les Laboratoires BOUCHARA-RECORDATI ont fourni une revue cumulative des cas relatifs aux symptômes d’hypogonadisme associés à l’utilisation de la méthadone ainsi qu’une revue de la littérature. Parallèlement, un signal concernant l’insuffisance surrénalienne en lien avec l’utilisation de la méthadone a été identifié par le laboratoire. Dans ce contexte, la question plus générale du retentissement de la méthadone sur l’axe hypothalamo-hypophysaire s’est posée, notamment sur les composants gonadotrope, corticotrope et thyréotrope. Une revue de la littérature et une extraction des données de pharmacovigilance sur les trois axes concernés ont permis de mettre en évidence un lien entre la prise de méthadone et la survenue d’hypogonadisme et d’hypocorticisme. Concernant l’axe thyréotrope, les résultats se sont avérés moins concluants voire presque absents.