INTRODUCTION. La prescription dʹantidépresseurs dans la dépression de la personne âgée (DPA) est une situation fréquente en médecine générale pour laquelle un avis spécialisé est rarement requis avant la décision initiale de traitement. Le premier objectif de notre étude est de décrire cette prescription dans la DPA de plus de 75 ans en médecine générale. Le second est dʹen identifier les déterminants. MATERIEL ET METHODE. Enquête quantitative et entretiens exploratoires auprès des médecins généralistes d’IlleetVilaine et des Groupes Qualités bretons. RESULTATS. 132 médecins généralistes ont répondu à l’enquête, 8 entretiens ont été réalisés. La stratégie thérapeutique de 1ère intention est partiellement conforme aux recommandations : 92,4% des classes thérapeutiques prescrites sont celles recommandées en 1ère intention avec une introduction à faible dose dans 85,6% des cas ; 92,4% des médecins généralistes observent une phase de consolidation (de 6 mois dans 63,9% des cas), la phase de maintenance est poursuivie dans seulement 18,8% des cas. Seuls 13,6% des médecins interrogés nʹutilisent pas dʹhypnotique. A la lumière des entretiens, la prescription dʹantidépresseurs semble plutôt être en 2nd ligne avec des délais de diagnostic, dʹinitiation de traitement et de réévaluation allongés ainsi que lʹutilisation de faibles posologies. Les facteurs qui influencent les pratiques selon les entretiens réalisés sont : le patient et son environnement, les connaissances théoriques, les comorbidités et la polymédication, les troubles cognitifs, les stéréotypes et l’attitude face aux médicaments. CONCLUSION. Les écarts aux recommandations mis en évidence et l’exploration de la perception de la DPA par les médecins généralistes donnent naissance à des axes de recherche en soins primaires.