Voir le résumé
Introduction. Les céphalées persistantes à distance des méningites bactériennes sont décrites, mais peu d’études ont évalué leur impact sur la qualité de vie et leurs déterminants. Méthodes. La présence de céphalées auto-déclarées antérieures à l’épisode de méningite et 12 mois après ont été recueillies dans le cadre de la cohorte nationale prospective des méningites bactériennes communautaires de l’adulte (COMBAT) ayant inclu 533 patients (pts) entre février 2013 et juillet 2015 avec un suivi à 12 mois. La prévalence des céphalées post-méningite à 12 mois, l’association avec la qualité de vie et l’identification des déterminants initiaux associés ont été étudiés dans cette analyse ancillaire. Résultats. 277 pts survivants à 12 mois ont été inclus dans cette analyse. A 12 mois, 31% (86/277) rapportaient des céphalées, dont 54% (46/85) ne rapportait pas de céphalées antérieurement à l’épisode de méningite. La présence de céphalées post-méningites étaient associées à un handicap neurologique (échelle de Glasgow outcome scale ; p=0,008), à un handicap physique (score de Rankin modifié ; p=0,0005), à la présence de symptômes dépressifs (échelle du Center for Epidemiologic Studies Depression ; p<0,0001) et à une altération de la qualité de vie physique (p=0,0126) et mentale (p<0,0001) évaluées par le score SF12. Les facteurs initiaux indépendamment associés à la présence de céphalées à 12 mois étaient : le sexe féminin (p=0,0006), la présence de céphalées antérieures à l’épisode de méningite (p=0,004), un abcès cérébral (p=0,004) et le pourcentage de polynucléaires neutrophiles lors de la ponction lombaire initiale (p=0,04). Au contraire, le microorganisme, le type d’antibiotique administré, l’adjonction d’une corticothérapie, les procédures diagnostiques comme les ponctions lombaires répétées n’étaient pas significativement associés à la présence de céphalées à 12 mois dans l’analyse multivariée. Conclusions. Les céphalées post-méningites sont fréquentes et sont associées à une altération de la qualité de vie des patients, un an après la survenue de l’épisode infectieux. Aucun facteur de prise en charge initiale modifiable n’a été mis en évidence, mais notre travail confirme l’importance d’instaurer un suivi prolongé et d’évaluer spécifiquement les céphalées, afin de les traiter.