Objectif : Les cancers des voies aéro-digestives supérieures (VADS) représentent la quatrième cause de cancers en France. La Société Française d’ORL recommande de « limiter le délai entre la première consultation et le recueil des éléments nécessaires à la prise de décision » qui doit être idéalement de 2 semaines sans dépasser 4 semaines. La Haute Autorité de Santé et l’Institut National du Cancer préconisent un délai entre la chirurgie et la radiothérapie post-opératoire de 5 à 7 semaines et de 8 semaines au maximum. L’objectif de ce travail a été d’étudier les délais correspondants à ces recommandations dans notre territoire. Méthodes : Dans cette étude multicentrique, les patients traités d’un premier cancer des VADS en 2014 ont été inclus. Les délais étudiés ont été : le délai entre la première consultation de l’ORL et la RCP, le délai entre le diagnostic histologique et le début du traitement, le délai entre la chirurgie et la radiothérapie ou radiochimiothérapie post-opératoire. Les facteurs et les délais intermédiaires influençants ces durées ont été recherchés en analyse multivariée. Résultats : Cent trente-sept patients ont été inclus. Le délai médian « consultation-RCP » était de 27 jours et était influencé par le délai « consultation-endoscopie ». Le délai « diagnostic histologique-traitement » était de 42 jours et était influencé par les délais diagnostic-TEP-scanner et diagnostic-bilan dentaire et par le type de traitement. Le délai chirurgie-radiothérapie ou radio-chimiothérapie post-opératoire était de 61 jours. 42% des patients avaient un délai « première consultation ORL-RCP » supérieur à 4 semaines et 64% avaient un délai « chirurgie-radiothérapie » supérieur à 8 semaines. Conclusion : Cette étude montre que dans notre territoire de santé, près de la moitié des patients ont des délais supérieurs aux délais recommandés. Le délai d’accès à la radiothérapie que ce soit en premier traitement ou en post-opératoire, le délai d’endoscopie, de bilan dentaire, de TEP-scanner sont élevés et nécessitent des mesures d’amélioration. Une nouvelle politique de santé semble nécessaire pour y parvenir