Nous avons décidé de remplacer la Calciparine à posologie curative par la Tinzaparine chez nos patients insuffisants rénaux sévères. L’emploi est plus simple mais en théorie contre indiquée chez ces patients. Notre étude vise à vérifier s’il existe un sur-risque hémorragique en lien avec cette modification thérapeutique. Nous avons étudié et comparé de manière rétrospective la survenue d’un accident hémorragique chez deux groupes de patients insuffisants rénaux sévères traités soit par Calciparine soit par Tinzaparine à posologie curative pendant au moins 2 jours. Les patients atteints d’hémorragie dans les jours précédents ou au moment de l’instauration du traitement ont été exclus. Résultats et discussion : Parmi les patients inclus 89 (46%) ont reçu de la Calciparine à dose curative et 103 (54%) ont reçus un traitement par Tinzaparine. Il n’y a pas de différence significative en termes d’occurrence de saignements majeurs (p=0,9798) et de saignements totaux (p=0,8580) entre les deux bras de traitement. Notre étude concerne principalement des patients avec IRC sévère, non dialysés, traités pour un trouble du rythme cardiaque ou une maladie thromboembolique veineuse. Nous ne retrouvons pas de sur-risque hémorragique dans le groupe Tinzaparine comparativement au groupe Calciparine et pensons que la Tinzaparine peut être utilisée dans ces indications. Nos résultats bien que rassurants sont trop limités à ce jour pour établir des conclusions sur les autres situations d’insuffisance rénale sévère (aigue, dialyse) et dans les indications autres qu’un trouble du rythme cardiaque ou qu’une maladie thromboembolique veineuse.