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Introduction : L’objectif de cette étude était d’évaluer les facteurs prédictifs d’efficacité d’un traitement par neurostimulation transcutanée tibiale postérieure (NTTP) dans l’hyperactivité vésicale. Matériels et méthodes : Une étude rétrospective incluait tous les patients traités par NTTP pour un syndrome d’hyperactivité vésicale entre 2012 et 2018. Le traitement consistait en une séance quotidienne de NTTP de 20min. L’efficacité objective définie par la diminution du nombre quotidien d’urgenturies, de fuites, de mictions > 50%, ou d’au moins un des trois critères. L’efficacité subjective était l’efficacité > 5/10 sur une échelle visuelle analogique (EVA) entre 0 (pas d’efficacité) et 10 (disparition des symptômes). Des facteurs cliniques étaient recueillis lors de l’entretien initial et à deux mois du traitement, ainsi qu’un calendrier mictionnel, et des résultats d’échelles : l’Urinary Symptom Profile, « l’EVA activités de la vie quotidienne » et « l’EVA moral » entre 0 et 10, évaluant le retentissement des symptômes sur chacun de ces critères. Résultats : Quatre-vingt-dix-huit patients ont été inclus. L’efficacité objective était de 30%, et subjective de 27%. Un retentissement plus marqué des symptômes urinaires sur « l’EVA moral » était facteur de réussite au traitement par NTTP pour les critères « urgenturie » (8.27 contre 6.87, p=0.048) et « miction » (8.58 contre 6.62, p=0.009), de façon significative. Le jeune âge était facteur prédictif d’efficacité de façon significative pour les critères « urgenturies » (56.33 ans contre 66.12 ans, p=0.046), « fuites » (âge moyen 59.14 ans contre 69.08 ans, p=0.038), « EVA efficacité » (55.15 ans contre 69.57 ans, p<0.001), et pour « l’ensemble du calendrier mictionnel » (59.97 ans contre 71.07 ans, p=0.022). Le sexe féminin était plus représenté de façon significative chez les patients ayant vu leur nombre de mictions quotidien s’améliorer (93.3% contre 53.4% dans la population non améliorée, p=0.011). Conclusion : L’âge jeune, le sexe féminin et un retentissement important des symptômes urinaires sur le « moral » pourraient favoriser l’efficacité du traitement par NTTP.