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Les perturbateurs endocriniens sont omniprésents dans notre environnement mais leur impact concerne surtout les femmes enceintes et les enfants car cette population est la plus vulnérable. Les professionnels de la périnatalité sont alors les mieux placés pour informer les femmes enceintes des risques potentiels. L’objectif de cette étude est d'évaluer l'état des connaissances et de l'information donnée lors du suivi de grossesse par les professionnels de santé. Matériel et méthodes : une enquête multicentrique a été menée en utilisant un questionnaire court de 7 questions, adressé par e-mail aux sage-femmes, gynécologues, médecins généralistes, internes de gynécologie-obstétrique et de médecine générale de France métropolitaine et des DOM-ROM réalisant du suivi de grossesse, entre aout 2018 et novembre 2018. Résultats : Un total de 1650 questionnaires a été collecté et analysé, sur 4000 envoyés. Le taux de participation était donc de 41 % avec la répartition suivante : sages-femmes ( 74 %, n= 1215), internes de gynécologies (6%, n=102), gynécologues-obstétriciens (8%, n=129) et médecins généralistes/internes de médecine générale (12%, n=204). Seulement 181 personnes estimaient être assez bien informées sur le sujet (11%) (dont 160 sage-femmes). Une majorité des personnes interrogées ne fournissaient pas d'information aux patientes lors du suivi de grossesse (n= 946 (57,3%)). Ce sont les sages-femmes (n=452 ( 37,2 %)), les plus de 50 ans (n=104 (41,6%)) et les personnes travaillant en cabinet libéral ( n= 451 (34,9%)) qui en fournissaient le plus. Il s'agissait surtout d'une information orale (n= 356/466 (76,4%)). 907 personnes interrogées (55%) estimaient que l'information fournie sur le risque des perturbateurs endocriniens est importante et la majorité d'entre elles aimerait recevoir des informations supplémentaires sur le sujet ( n= 1532, 92,9%)). Conclusion :Les professionnels de santé réalisant du suivi de grossesse sont insuffisamment informés et formés sur les risques des perturbateurs endocriniens chez la femme enceinte et donc ne peuvent délivrer une information satisfaisante aux parturiantes.