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Écologie, évolution
/ 07-12-2021
Marchand Lorène
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La capacité d'adaptation des plantes au changement climatique est définie comme l'aptitude d'une espèce ou d'une population à faire face à de nouvelles conditions environnementales et à persister en survivant et en se reproduisant. Les îles Kerguelen, dans la région subantarctique, abritent une espèce endémique à longue durée de vie, Lyallia kerguelensis Hook.f. (Montiaceae). La distribution de la plante est limitée aux fellfields considérés comme une forme d'écosystème de toundra rocheux au climat froid et aux vents forts. Cette plante semblerait mal équipée pour faire face à un changement climatique drastique. Son endémisme strict, sa distribution relativement éparse, sa forme en coussin et l'apparition de nécroses ont conduit à s'interroger sur sa capacité d'adaptation. Nous avons émis l'hypothèse que la réserve de variabilité (de la morphologie, du transcriptome et du rhizomicrobiome du sol) de L. kerguelensis dans des environnements contrastés pourrait fournir des informations sur son adaptation aux environnements hostiles et sur sa réponse possible au changement climatique rapide. En outre, nous avons utilisé des données provenant d'un suivi à long terme du devenir des populations et de leur dynamique morphologique. La morphologie de L. kerguelensis révèle une allométrie et des réponses à la teneur en eau du sol et à l'intensité du vent. Son transcriptome est spécifique à la région avec une expression différentielle des gènes liés aux réponses aux stress abiotiques ou biotiques. Le microbiome des sols des fellfields des îles Kerguelen est spécifique et varie en fonction de la teneur en nutriments du sol. Le rhizomicrobiome a montré une variation similaire alors que sa composition est sous l'influence de L. kerguelensis. La nécrose pourrait être un dommage dû au stress de la sécheresse fortement liée aux rapides réductions de précipitations et au réchauffement climatique et pourrait être aggravée par le stress salin et un changement dans la composition du rhizomicrobiome. Enfin, la croissance de L. kerguelensis est très lente et spécifique de chaque population et sa durée de vie est estimée à plusieurs décennies au moins. Dans le cadre des tendances actuelles du changement climatique aux îles Kerguelen, L. kerguelensis pourrait avoir la capacité de faire face et de s'adapter aux variations environnementales dans une certaine mesure.
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