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Objectif : Quantifier la variation du nombre de lignes de médicaments entre l’ordonnance de sortie d’hospitalisation en service de gériatrie et l’ordonnance prescrite par le médecin généraliste dans les suites de l’hospitalisation. Méthode : Étude prospective menée de juin 2023 à décembre 2023 entre l’unité de gériatrie aiguë et le service de soins médicaux et de réadaptation au centre hospitalier et universitaire de Rennes et la médecine générale. Comparaison du nombre de lignes médicamenteuses selon la classification Anatomie Thérapeutique Chimique (ATC) et selon la dénomination en classification internationale (DCI). Résultats : Les ordonnances de 77 patients (âge moyen = 84,7 ans) ont été analysées. Alors que 61 ordonnances (79 %) ont été modifiées par le médecin traitant (un ajout ou un retrait de molécule), nous ne retrouvons pas de variation statistiquement significative du nombre de lignes entre les ordonnances : 7,97 ± 3,05 médicaments en fin d’hospitalisation contre 7,70 ± 2,87 médicaments prescrits par le médecin traitant dans les suites de l’hospitalisation, p = 0,30. Concernant les analyses en sous-groupes, nous retrouvons une différence cliniquement et statistiquement significative concernant les classes ATC et molécule suivantes : les médicaments du groupe du système nerveux (groupe N selon le code ATC) (2,14 ± 1,35 médicaments en sortie d’hospitalisation contre 1,86 ± 1,38 sur l’ordonnance prescrite par le médecin traitant, p < 0,0001) et en particulier le paracétamol (code ATC N02BE01) (0,89 ± 0,31 médicament contre 0,69 ± 0,49 médicament, p = 0,0001), ainsi que les médicaments du groupe des organes sensoriels (groupe S selon le code ATC) (0,31 ± 0,73 médicament en fin d’hospitalisation contre 0,17 ± 0,47 médicament prescrit par le médecin traitant, p = 0,045). Le reste des analyses par groupe ATC et par molécules selon la DCI n’a pas objectivé de différence statistique significative.
Conclusion : Malgré une majorité d’ordonnance modifiée, il n’est pas noté de variation du nombre de lignes médicamenteuses entre la fin d’hospitalisation en service de gériatrie et la première consultation avec le médecin traitant. Une enquête qualitative en cours pourrait aider à mieux comprendre ce phénomène.