Le syndrome des loges chronique est une pathologie connue en France pour ses atteintes principalement au niveau des membres inférieurs. On estime son incidence au niveau des membres inférieurs à environ 33% avec un pic de prévalence entre 20 et 25 ans. Son atteinte au niveau des avant-bras est quant à elle bien moins décrite dans la littérature alors même qu’elle touche prioritairement une population jeune, active, sportive ou pratiquant des activités professionnelles manuelles. Sa faible connaissance par le grand public et sa présentation clinique peu spécifique sont souvent associées à une prise en charge initiale imparfaite pouvant être responsable d’un retard diagnostique avec des douleurs retentissant sur les activités sportives mais également sur celles professionnelle et de la vie quotidienne. Nous avons donc décidé d’étudier la reprise du sport et de l’activité professionnelle, la survenue de complications post-opératoires et le risque de récidive à long terme sur l’ensemble des patients pratiquant une activité sportive, âgés de 16 à 50 ans ayant été opérés d’un syndrome des loges chronique de l’avant-bras par la technique d’aponévrotomie par mini-open au CHU de Rennes entre janvier 2010 et janvier 2021. Sur un total de 41 patients correspondant aux critères d’inclusion, 33 ont pu être recontactés. L’ensemble des patients a pu reprendre son activité sportive avec un délai médian rapporté de 28 jours. La reprise professionnelle a été déclarée comme étant possible dans 100% des cas sans aménagement de la charge horaire ni du poste de travail. La survenue de complications immédiates (hématome au premier plan) et tardives (douleurs péri-cicatricielles) ont été constatées dans moins de 25% des chirurgies et cela sans conséquence sur l’efficacité et l’évolution au long cours. 11 individus rapportent une récidive des douleurs mais seulement un cas à l’heure d’aujourd’hui a été confirmé par une nouvelle mesure de pressions des loges. En revanche, 84% des patients se déclarent totalement satisfaits par cette prise en charge chirurgicale. Cette technique chirurgicale d’aponévrotomie mini-invasive semble permettre un retour à la reprise sportive et professionnelle rapide sans gêne. Cependant, la réalisation d’études prospectives, comparatives des différentes techniques chirurgicales d’aponévrotomie au sein de plus large cohorte semble nécessaires pour affiner les données déjà présentes.