Contexte : La dépression est en constante augmentation dans la population générale. Concomitamment, le vieillissement de la population amène à prendre en charge de plus en plus de dépression chez des sujets de plus de 65 ans et cette tendance devrait s’accentuer dans les prochaines décennies. Afin de s’assurer d’une prise en charge efficace, la prise en compte des effets indésirables des antidépresseurs est un enjeu majeur. Objectifs : Evaluer la prévalence des effets indésirables non graves et d’apparition précoce possiblement imputables aux antidépresseurs dans une population de personnes de plus de 65 ans. Evaluer la prévalence des EI nouveaux et/ou intolérables après l’instauration ou la majoration du traitement antidépresseur. Matériel et méthode : Au total, 86 patients ont été inclus dans 3 centres participant à l’étude entre mars et septembre 2020. L’évaluation a été faite dans les 6 semaines suivant l’introduction ou la majoration d’un traitement antidépresseur via un questionnaire standardisé. Résultats : La totalité des patients de notre échantillon ont déclaré au moins un effet indésirable précoce et non grave possiblement imputable aux antidépresseurs. Par ailleurs, 93% des patients interrogés ont rapporté au moins un EI apparu depuis la modification médicamenteuse. 52,33% des patients ont déclaré avoir au moins un EI qui leur était intolérable. Les EI les plus fréquemment rapportés sont la démotivation (75,58%), l’anxiété (73,26%) et la somnolence/fatigue (62,79%). Conclusion : Les effets indésirables possiblement imputables aux antidépresseurs sont présents chez plus de 9 patients sur 10 et nécessitent une prise en charge à part entière car ils représentent le premier facteur de discontinuité du traitement.