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Médecine générale
/ 20-06-2017
Loaëc Marion
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Le harcèlement scolaire est un phénomène qui touche l’ensemble des établissements scolaires, du primaire au lycée. Les enquêtes de victimation estiment qu’un élève sur dix est harcelé par ses pairs. Les répercussions peuvent être multiples et sévères. Il s’agit d’un problème de santé publique. La lutte contre ce phénomène a été décidée par le Ministère de l’Education Nationale en 2010, et il n’existe pas à ce jour de consensus concernant le dépistage et la prise en charge de ce problème par le médecin généraliste. L’objectif de cette étude était d’explorer les pratiques de médecins généralistes d’Ille et Vilaine confrontés à un élève victime de harcèlement scolaire. Quinze entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de médecins généralistes d’Ille et Vilaine. Ils ont été retranscrits, puis ont fait l’objet d’une analyse thématique par codage manuel. Les médecins généralistes interrogés ont des connaissances plutôt justes mais incomplètes du phénomène de harcèlement scolaire. Le dépistage leur échappe pour plusieurs raisons : absence de temps dédié, leur rôle est mal déterminé, ils ne sont pas convaincus de faire partie de la chaîne de dépistage, et ils ne sont pas identifiés comme “personne-ressource” par l’élève victime. Ils savent globalement reconnaître un jeune en souffrance mais éprouvent des difficultés à communiquer avec les adolescents, qu’ils voient trop peu souvent, et manquent de moyens concrets pour identifier un jeune en situation de harcèlement scolaire. Ils se sentent impuissants vis à vis de l’institution scolaire. Quand un jeune dévoile sa souffrance en consultation, la prise en charge proposée est adaptée. Leur recours au médecin de l’Education Nationale est loin d'être une évidence. Les difficultés d’accès à des consultations de suivi pédopsychiatrique ou psychologique est réelle. Plusieurs pistes d’amélioration des pratiques de dépistage et de prise en charge d’un jeune victime de harcèlement scolaire pourraient être développées à l’intention du généraliste, s’appuyant sur leur sensibilisation au problème, leur formation et la mise en place de trame d’entretien lors des consultations, ainsi que la mise en place d’une consultation de dépistage chez le grand enfant et d’une cellule dédiée, constituée de médecins généralistes formés aptes à orienter leurs confrères ou recevoir des victimes.
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