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Introduction : La prothèse d'épaule inversée (PTEI) tient une place importante dans l'arsenal thérapeutique du chirurgien orthopédiste traumatologue, notamment dans les fractures à 3 ou 4 fragments de l'extrémité supérieure de l'humérus (ESH) du sujet âgé. Dans cette indication, peu d'études se sont intéressées au versant glénoïdien de l'implant, implanté sur une scapula généralement saine. Hypothèse : Les implants glénoïdiens des PTEI traumatiques sont bien positionnés et peu sujets aux complications. Matériels et Méthode : L'étude s'intègre au Symposium 2016 de la SOFCOT sur le Résultats des PTEI dans les fractures récentes de l’ESH. 513 patients avaient des données concernant l’implant glénoïdien et son suivi. L'analyse radiologique a évalué la position en hauteur et l'inclinaison de l'implant, ainsi que l'apparition d'une encoche ou d’un descellement. Le retentissement clinique a été mesuré par le score de Constant. Résultats : Une encoche est apparue chez 43,6% des patients pendant le suivi dont 7% d'encoches stade 3-4. Ce taux augmentait en cas de position glénoïdienne haute (62,5% vs 42,3%, p=0,03) ou d’orientation supérieure de la sphère (58,3% vs 37,8%, p=0,02). Neuf descellements ont été constatés (soit 1,75%). Ils étaient plus fréquents en cas d'orientation supérieure (9,3% vs 0,4%, p<0,001). La présence d'une encoche n'était pas corrélée au score de Constant. En revanche, une glène en position haute ou intermédiaire était corrélée à un score de Constant moins élevé (57 versus 52 et 45, p<0,001). Soixante-douze patients ont pu être suivis dans le temps. 59,7% présentaient une encoche au dernier recul dont 44,4% d'encoches qui se sont aggravées au cours du suivi. Discussion : L'étude du versant glénoïdien des PTEI traumatiques montre que l’implant glénoïdien est en général bien posé. En revanche, les implants trop hauts ou avec une orientation supérieure exposent à un risque accru de complications. Niveau de preuve : IV