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Introduction. En raison de leur fréquence en hausse, de leur transmissibilité et des risques de séquelles, les infections sexuellement transmissibles (IST) constituent un problème de santé publique malgré la disponibilité d’un diagnostic facile et d’un traitement efficace. Le médecin généraliste (MG) apparaît être l’interlocuteur privilégié. Objectif. Établir un état des lieux de la prise en charge ambulatoire des IST en Seine-Maritime en évaluant à la fois la prise en charge globale médicamenteuse et non médicamenteuse des patients. Matériels et méthodes. Étude observationnelle et transversale auprès d’un échantillon de 1255 MG inscrit sur la liste de l’URML de Seine-Maritime. Évaluation, par le moyen d’un auto-questionnaire sous forme de vignettes cliniques, de la prise en charge d’une urétrite aigüe masculine et d’un chancre syphilitique. Résultats. Un total de 236 MG (52,3 %) ont répondu au questionnaire sur les 451 envoyés, soit 18,8 % de la population de MG de Seine-Maritime. Le dépistage du gonocoque et du chlamydia étaient prescrits en accord avec les recommandations chez respectivement 10,6 % et 30,0 % des MG. Encore 20,3 % des MG prescrivaient en première intention une sérologie Chlamydia trachomatis. Concernant le traitement, 33,0 % des MG associaient un antibiotique anti-gonococcique et anti-chlamydiae selon les recommandations. Un traitement adapté était plus prescrit chez les MG les plus jeunes (p<0,0001) et chez les MG effectuant moins de consultations par semaine (p<0,0022). Le traitement du partenaire était systématiquement prescrit chez 48,3 % des MG. La plupart des MG déclaraient davantage sensibiliser leurs patients au port du préservatif, alors que la recherche de comportements à risques d’IST était plus difficilement abordée. Par ailleurs, la prise en charge d’une syphilis primaire relevait de la médecine générale pour 58,5 % des MG. Toutefois, 83,9 % demandaient une aide à la prise en charge. Les MG ne demandant aucune aide étaient les plus âgés (p<0,0399). Conclusion. Une amélioration des pratiques professionnelles concernant la prise en charge en ambulatoire des IST semble nécessaire. Le relais d’informations et des actualisations de recommandations thérapeutiques doivent être rendus plus accessibles auprès des MG.