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La médiation équine est une activité en pleine expansion. Cependant, peu de données scientifiques existent concernant leur impact sur l’animal. L’objectif de cette thèse était (1) d’effectuer un état des lieux de la relation des chevaux de médiation à l’humain et (2) de leur état de bien-être en lien avec les choix de gestion des professionnels. Pour le premier thème, la première étude, réalisée sur 172 chevaux soumis à un test de relation humain-cheval standardisé, a montré que, parmi les facteurs d’influence examinés (âge, sexe, alimentation...), l’activité de médiation apparaissait comme le facteur d’influence principal. Ainsi, les équidés de médiation sont apparus moins interactifs que ceux d’instruction. Deux études supplémentaires nous ont permis d’identifier des facteurs pouvant en partie expliquer ces différences. Nous avons constaté une différence dans la localisation et l’intensité des réactions à une stimulation tactile qui pourrait s’expliquer par les différences de modalités de brossage en fonction du type de personne (typique/handicap mental). De plus, l’observation du comportement des chevaux lors de séances avec différents bénéficiaires a révélé que lorsque les bénéficiaires étaient en situation de handicap, les chevaux les exploraient plus et émettaient davantage de comportement d’inconfort. Quant au deuxième thème, une première étude par questionnaire en ligne a révélé la vision subjective des dirigeants de structure sur la gestion des équidés de médiation et leurs critères de sélection pour ces animaux. En parallèle, une étude observationnelle a été réalisée in situ sur 174 équidés dans 8 structures. Les deux études donnent des résultats convergents, montrant deux profils de gestion, l’un plus fréquent dans les établissements plus axés sur l’instruction conventionnelle, l’autre dans les structures principalement axées sur la médiation. Les différences portent sur tous les aspects de gestion : hébergement, alimentation, modalités de travail. Ainsi, il semble y avoir des différences « culturelles » en fonction de l’origine des responsables et de l’orientation des structures. Un lien clair est apparu entre ces modalités de gestion, les caractéristiques des chevaux et leur état de bien-être. Il ressort de ces études que la relation à l’humain et le bienêtre ont des influences multi-factorielles (gestion, caractéristiques de l’animal, activités pratiquées et modalités des activités de médiation), ouvrant ainsi un grand nombre de perspectives pour la recherche dans ce domaine.