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Introduction : Actuellement en France, les méthodes contraceptives masculines disponibles se résument au préservatif masculin, au retrait et à la vasectomie. Pourtant, d’autres méthodes sont étudiées depuis de nombreuses années dont certaines ayant prouvé leur efficacité et innocuité, et les usagers ont fait part dans plusieurs études d’un intérêt grandissant pour partager la responsabilité contraceptive au sein de leur couple. Dans cette étude, nous nous sommes donc interrogés sur la place des médecins généralistes dans la diffusion de ces méthodes contraceptives ainsi qu’aux facteurs influençant leurs recommandations. Matériel et méthodes : il s’agit d’une étude épidémiologique descriptive transversale réalisée par le biais de questionnaires adressés aux médecins généralistes et internes exerçant en Bretagne. Celui-ci était composé de 8 parties, questionnant les prescripteurs sur leurs caractéristiques socio-démographiques, leurs connaissances dans le domaine, les facteurs influençant leurs recommandations pour chacune des méthodes contraceptive (préservatif masculin, retrait, CMT, CMH et vasectomie) et leurs visions de la contraception. Résultats : 319 questionnaires ont été analysés, avec des interrogés étant en majorité jeunes et de sexe féminin. Seuls 2,5% de nos interrogés se sentaient bien formés dans le domaine et 91% d’entre eux étaient intéressés par des formations complémentaires. Les « nouvelles » méthodes de contraception masculine étaient les méthodes les moins évoquées, par manque de connaissances personnelles, manque de recommandations officielles ou de sollicitations le plus fréquemment. Malgré une vision plutôt positive de la contraception masculine et peu de réticences idéologiques et culturelles rapportées par les prescripteurs, certaines visions de la contraception étaient significativement liées à leurs recommandations. Conclusion : Malgré un intérêt non négligeable des prescripteurs concernant les méthodes contraceptives masculines, le manque connaissances, de recommandations officielles et de moyens disponibles les limitait fortement dans leurs recommandations. Une formation initiale plus fournie et des formations complémentaires dans le domaine pourraient permettraient une meilleure diffusion de ces méthodes par les médecins généralistes. Un plus grand investissement des pouvoirs publics dans la recherche et dans la promotion de ces méthodes contraceptives faciliterait l’adhésion des prescripteurs. Cependant, si des formations complémentaires permettront de combler les lacunes dans ce domaine, le travail de fond pour minimiser l’impact de idées préconçues des prescripteurs sur leurs recommandations sera plus lent.