Objectifs : Tester la faisabilité d'une analyse de la composition corporelle en scanner thoracique dans la fibrose pulmonaire idiopathique (FPI) et étudier l’impact pronostic des analyses quantitatives pulmonaire et musculaire chez des patients atteints de FPI. Méthode : 71 patients atteints de FPI ont été recrutés au moment du diagnostic. Une analyse de bio-impédencemétrie, considérée comme la référence pour estimer la dénutrition via l'utilisation de l'indice de masse maigre (ou fat-free mass index : FFMI)) et un scanner thoracique ont été réalisés pour chaque patient. L'index musculo-squelettique (IMS) a été mesuré par deux radiologues sur une coupe passant par la première vertèbre lombaire d’un scanner thoracique. L'étendue de la fibrose pulmonaire a été quantifiée par trois radiologues par consensus. L'étendue de l'emphysème, le rapport entre le diamètre de l'artère pulmonaire et celui de l'aorte (AP/AO) et la présence d’adénomégalies médiastinales ont également été signalés. La mortalité et l'hospitalisation au cours d'un suivi de 14 mois ont été enregistrées. Résultats : Un faible FFMI définissant la dénutrition a été identifié chez 26,8% des patients. L'IMS était significativement plus faible chez ces patients (p < 0,001) et était corrélée avec la FFMI (r = 0,637, p < 0,001). La reproductibilité inter-observateurs de la mesure de l’IMS était très bonne (ICC = 0,91). Pour le diagnostic de dénutrition, l’IMS a montré une sensibilité de 0,79, une spécificité de 0,69, une VPP de 0,48 et une VPN de 0,90. Dans l'analyse univariée, l'étendue de la fibrose était significativement associée à la mortalité, alors que l'IMS n'était pas significative. Dans l'analyse multivariée, l'étendue de la fibrose et le rapport AP/AO étaient indépendamment associés à l'hospitalisation. Conclusions : L'IMS sur un scanner thoracique en L1 semble être une méthode fiable pour exclure une dénutrition. Une analyse quantitative de la fibrose et de l’IMS peut permettre une prise en charge holistique des patients atteints de FPI