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Rationnel. Dans les services de santé en France, l’évaluation de la douleur des patients se fait via des échelles validées et reproductibles, dont la problématique est la suivante ; ces échelles ne s’intéressent qu’à l’intensité de la douleur mais n’intègrent en rien l’expérience émotionnelle désagréable qui lui est liée. De plus, il est désormais acté que l’utilisation de termes à connotation négative peut induire une suggestion négative entrainant un changement subconscient dans la perception du patient et exacerbant la sensation désagréable liée à la douleur. Il nous a paru intéressant d’étudier l’emploi d’une nouvelle échelle, de confort, dans l’évaluation des patients douloureux aux Urgences pour s’affranchir de l’effet nocebo du mot douleur. Matériel et méthode. Nous avons réalisé une étude prospective, observationnelle, monocentrique, de type « cas – témoin » dans le but de comparer l’utilisation d’une échelle de confort à l’EN douleur habituelle dans l’évaluation initiale des patients se présentant aux Urgences du CHU de Rennes pour un motif douloureux. Le groupe cas était le groupe évalué initialement sur l’échelle de confort, le groupe témoin celui évalué grâce à l’échelle de douleur conventionnelle, chaque groupe était ensuite questionné sur la modalité contraire'. Le critère de jugement principal est l’intensité de la douleur cotée par les patients selon leur groupe d’attribution, pour évaluer l’impact de l’utilisation de l’échelle de confort dans l’évaluation des patients se présentant aux Urgences pour un motif douloureux. Résultats. Nos deux groupes étaient comparables, notamment sur le sexe, l’âge et les motifs de consultation. Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative dans la cotation de l’intensité douloureuse entre les deux groupes ; 5,00 (2,28) dans le groupe douleur et 4,50 (2,40) dans le groupe confort, p = 0,104. De la même manière, le score de confort ne variait pas de manière significative dans les deux groupes, ni le taux de prescription d’antalgiques, quel qu’en soit le pallier. Cependant, nous avons prouvé que les deux échelles peuvent se correspondre, la différence entre les deux (EN douleur et 10 – EN confort) étant en moyenne de 0,336, non significative p = 0,051. Conclusion. Cette étude n’a pas mis en évidence de différence significative dans le report de l’intensité de la douleur grâce à l’échelle de confort. Cependant, cette étude a été menée sur un échantillon trop faible et manque donc de puissance, ainsi que sur une population restreinte, uniquement de patients douloureux. Il serait dont intéressant de poursuivre l’évaluation de cette nouvelle échelle sur un plus large échantillon de patients, pour essayer de prouver son bénéfice, comme dans de précédentes études.