Introduction: Dans un contexte de tension sur le nombre de greffons rénaux disponibles comparé au nombre nécessaire, les pratiques de refus des greffons du centre de transplantation rennais ont été évaluées. Matériels et méthodes : Les greffons refusés et transplantés dans un autre centre et les greffons transplantés secondairement à ces mêmes patients rennais qui ont eu un premier refus ont été identifiés. Ils ont été comparés : survie du greffon (censurée sur le décès), du patient (non censurée sur l’arrêt de fonction) et créatininémie à 1 an de la greffe. Le score KDPI (Kidney Donor Profile Index) a été calculé et son intérêt étudié. Résultats : Parmi les greffons refusés, 85% ont été transplantés dans un autre centre ; dont 89% de greffons fonctionnels à 1 an. Les patients rennais greffés après un refus avaient une meilleure survie greffon (censurée sur le décès) que les patients greffés dans un autre centre avec le greffon refusé (p < 0,001). La créatininémie à 1 an des greffons acceptés était plus basse (p = 0,001). Le refus a un prix : 9% des patients rennais n’étaient pas greffés à l’issue de la période d’observation et le temps médian supplémentaire en dialyse était de 220 jours (Q1-Q3 81-483). Le score KDPI était significativement associé à la survie greffon (censurée sur le décès). Conclusion : Les patients rennais greffés après un premier refus ont une meilleure survie du greffon (censurée sur le décès) que les patients des autres centres greffés avec les greffons refusés. C’est à mettre en balance avec le temps supplémentaire voire le risque de maintien définitif en dialyse.