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Alors que l’on mourait du SIDA, les antirétroviraux (ARV) sont parvenus à transformer l’infection du VIH en une maladie chronique. Les patients vivent donc leur vie entière avec une maladie que l’on ne peut, à ce jour, guérir. En effet, plusieurs années de traitements ARV ne sont pas en mesure d’éradiquer le virus latent, issu des réservoirs, qui réapparait après l’arrêt du traitement. Les potentielles toxicités à long terme de ces traitements, la résistance virale, les comorbidités associées à l’infection, la stigmatisation de la maladie, et le coût global de la prise en charge des patients contribuent au besoin médical d’un traitement pour guérir du VIH. Les patients de demain, infectés par le VIH aujourd’hui et traités par les nouveaux ARV, bien tolérés et très efficaces, vivront aussi longtemps que la population générale et certainement en meilleure santé que les patients traités il y a quelques années. Néanmoins, l’éradication totale du reservoir viral latent des patients vivant avec le VIH (PVVIH), qui reste l’objectif ultime permettant d’éradiquer cette épidémie, est vraisemblablement aujourd’hui inatteignable. Le concept de la guérison fonctionnelle, qui n’éradiquera pas complétement le virus des réservoirs, est un modèle qui permettrait d’offrir aux PVVIH une vie sans traitement, tout en conservant ou en surpassant les avantages des ARV actuels en terme d’efficacité, de tolérance, de transmission, de qualité de vie pour les patients et de coût.