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Maladies infectieuses et tropicales
/ 16-12-2016
Lefevre Benjamin
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Introduction : Neisseria meningitidis est une bactérie de type cocci gram négatif commensale du rhinopharynx humain responsable de méningites et purpura fulminans. Les formes classiques mises à part, elle est connue pour donner des tableaux systémiques très variés dont la méningococcémie chronique est une forme rare. L’objectif de ce travail est de rapporter une série de cas de méningococcémies chroniques afin d’en préciser les caractéristiques cliniques, paracliniques et leur évolution. Matériel et Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle multicentrique rétrospective. La description des cas repose sur un recueil standardisé de données cliniques et biologiques. Les critères d’inclusion définissant les cas étaient : 1/ Symptômes en lien avec une bactériémie documentée à Neisseria meningitidis (une ou plusieurs hémocultures positives). 2/ Durée des symptômes supérieure ou égale à 7 jours . 3/ Absence de méningite et purpura fulminans clinique et/ou biologique. Résultats : De 1994 à 2016, 550 dossiers de bactériémies à méningocoque ont été consultés dans 36 centres hospitaliers du grand ouest. Parmi ces dossiers, 26 cas de méningococcémies chroniques ont été inclus dont 9 femmes et 17 hommes. L’âge médian était de 24,5 ans et 19% (5 patients) étaient immunodéprimés. La présentation clinique chez ces patients comporte : 100% (n=26) des patients avaient de la fièvre, 58% (n=15) des frissons, 69% (n=18) des manifestations cutanées, 54% (n=14) des manifestations articulaires, 15% (n=4) des manifestations neurologiques, 12% (n=3) des manifestations ophtalmologiques et 8% (n=2) des manifestations pulmonaires. La durée médiane des symptômes était de 28 jours et la durée médiane d’hospitalisation de 9 jours. L’antibiothérapie comportait le plus souvent une céphalosporine de troisième génération avec une durée médiane de 7 jours. Un seul décès est à déplorer et la majorité des patients guérissent sans séquelle. La présentation biologique était sans particularité. En moyenne, 3 paires d’hémocultures étaient positives. Les sérogroupes B et C étaient les plus fréquents. L’antibiogramme de ces souches était sans particularité. Discussion : Par ce travail, nous avons précisé les caractéristiques cliniques et biologiques des méningococcémies chroniques dans le grand ouest. Ce recueil de 26 cas constitue la plus grande série rétrospective décrite dans la littérature. Nos données confirment la faible spécificité des signes cliniques de cette forme mais incitent à multiplier les hémocultures à l’occasion des épisodes fébriles pour faciliter le diagnostic. Ce travail rappelle aussi l’évolution naturelle de cette forme vers une poussée aiguë létale dont la fréquence a diminué avec la progression des moyens diagnostiques et thérapeutiques au cours des dernières décennies.
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