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Introduction : Les abcès cornéens sévères sont des pathologies infectieuses ophtalmologiques graves nécessitant une hospitalisation au cours de laquelle des problèmes récurrents se sont posés ces dernières années. La durée d’hospitalisation, reflet de l’efficacité de notre prise en charge sera évaluée en fonction de facteurs cliniques, microbiologiques et épidémiologiques à la recherche de particularités locales. Puis nous évaluerons l’efficacité des prélèvements cornéens réalisés, et leurs résultats microbiologiques afin d’évaluer l’efficacité de l’antibiothérapie actuellement en place. Matériel et méthode : Nous avons analysé rétrospectivement les dossiers des patients hospitalisés pour abcès cornéen sévère au CHU de Rennes de Janvier 2010 à Décembre 2014. Le recueil des données a permis l’analyse de paramètres épidémiologiques, des caractéristiques du séjour, des caractéristiques cliniques, des facteurs de risques, du traitement, et en l’analyse des examens microbiologiques réalisés. Résultats : 184 abcès sévères ont été identifiés chez 175 patients, avec une augmentation de 126% de 2010 à 2014. La durée moyenne d’hospitalisation a été de 7,8(±3,9) jours. Au moins un facteur de risque a été retrouvé chez 167(90,8%) patients, dont principalement des traumatismes oculaires pour 15(8,2%) patients, des pathologies de surface 118 (64,1%) patients, et le port de lentilles de contact chez 38 (20,7%) patients. Seuls l’âge > 50 ans, l’absence du port de lentilles de contact, la présence d’une pathologie chronique de surface, la taille initiale de l’abcès, une inflammation locale, la présence d’un germe fongique ou d’entérobactérie étaient significativement associés à une durée d’hospitalisation plus longue (p<0,05). Les prélèvements cornéens ont été positifs dans 91(49,5%) cas, permettant l’identification de 95 germes bactériens, 6 fongiques, et 0 parasitaires. 95 antibiogrammes ont été analysés, et les antibiotiques renforcés utilisés en hospitalisation testés. Discussion : Connaissant les particularités épidémiologiques et microbiologiques locales, l’évolution de nos pratiques doit passer par une optimisation des prélèvements cornéens réalisés, pour le moment insuffisamment efficients. Cela permettrait d’appuyer un schéma thérapeutique nouveau, par bi antibiothérapie fortifiée probabiliste rapidement relayée par collyres d’officines.