Introduction : L’Imagerie Mentale (IM) est un puissant outil qui permet de stimuler les aires cérébrales sensori-motrices et qui est couramment utilisée dans la rééducation motrice après Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Son efficacité peut être enregistrée par ElectroEncéphaloGraphie (EEG). L’objectif de notre étude était d'évaluer en EEG si une stimulation visuo-proprioceptive entraînant une illusion de mouvement grâce à une vibration tendineuse (VT) et une immersion en Réalité Virtuelle (RV) combinée à des tâches d'IM pouvait être plus efficace qu’une stimulation visuo-proprioceptive seule ou une tâche d’IM seule pour augmenter l’excitabilité corticale des aires sensori-motrices chez des sujets sains. Méthodes : Nous avons enregistré les signaux EEG de 20 sujets sains dans 3 conditions différentes : lors d’une tâche d’IM de leur poignet non dominant (condition IM) ; lors d’une VT entraînant une illusion de mouvement associée à un environnement de RV avec des mouvements d’une main gauche virtuelle (condition visuo-proprioceptive); et lors d’une VT entraînant une illusion de mouvement associée à un environnement de RV associée à une tâche d’IM (condition combinée). Chaque condition durait 3 minutes, et était répétée 3 fois dans un ordre randomisé. Le critère de jugement principal était le seuil d’Event Related Desynchronization (ERD) enregistré dans chaque condition en regard des aires motrices cérébrales. Résultats : Nous avons mis en évidence une différence significative entre les 3 conditions concernant le seuil d’ERD mesuré (p<0,001). La condition combinée donnait des ERD plus élevés que la condition IM seule (p<0,001), mais aucune différence significative n'a été trouvée entre la condition combinée et la condition visuo-proprioceptive seule (p=0,59). Conclusion : Cette étude a démontré l'intérêt d'utiliser l'IM et l'illusion visuo-proprioceptive plutôt que l'IM ou l'illusion visuo-proprioceptive seule afin d'augmenter l'excitabilité corticale dans les aires motrices cérébrales. Notre objectif ultérieur est de tester les mêmes conditions dans une population de sujets ayant subi un AVC afin d’espérer développer de nouveaux outils de rééducation motrice.