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Science politique
/ 24-11-2017
Le Berre Sylvain
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Le recours croissant à des anticipations stratégiques territorialisées, participatives et mobilisatrices comme étapes du processus d’élaboration des politiques publiques territoriales, par le Conseil régional de Bretagne, le Gouvernement du Pays-de-Galles et le Gouvernement du Québec, peut être analysé comme un investissement, par ces pouvoirs territoriaux « intermédiaires », d'un champ jusqu'alors réservé à l’État central et aux élus nationaux : la promesse du futur. Dans un contexte de remise en question du modèle de l’État-Providence centralisé, accentué par la crise économique et la crise de la dette de la fin des années 2000, la capacité et la légitimité politique des États centraux à garantir la prospérité territoriale et l'espoir d'un futur meilleur se sont étiolées. Les administrations régionales – au sens large – investissent donc cet espace désormais disponible pour mettre en avant une vision infranationale du futur et du territoire, tant auprès de la population que des partenaires de l'action publique. Les démarches d’anticipation stratégique étudiées produisent et reproduisent des discours sur la vision du futur et du territoire, sur le sens de l’action publique et des institutions régionales. Ces registres participent tous d’un investissement de l’avenir par le pouvoir politique, c’est-à-dire d’une économie politique du temps. L’approche par l’investissement politique du futur permet donc d’étudier la fabrique et le gouvernement d’un territoire politique. Les récits projectifs territorialisés que nous avons pu étudier articulent en effet plusieurs dimensions de la légitimation d’un espace politique : un processus de circonscription du territoire (territory making process), un processus de mobilisation d’une communauté territoriale (community making process), et un processus de redéfinition de la dynamique et de l’espace de la légitimité (polity defining process). Cette perspective de recherche permet d’étudier plusieurs dimensions du changement : la transformation interne des espaces politiques nationaux, la convergence internationale de l’action publique infranationale, et enfin la redistribution de l’autorité politique dans des États Nations en recomposition.
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