Introduction. Si une allergie aux pénicillines est rapportée chez 5 à 10% des enfants, moins de 10% d’entre eux sont véritablement allergiques. Une éviction inappropriée de ces antibiotiques entraine de lourdes conséquences pour la santé du patient et en termes de santé publique. Il est alors utile d’identifier les patients chez qui on peut lever l’éviction de ces médicaments grâce à des tests allergologiques. Quelques études évoquent le fait qu’un certain nombre de patients ne reprennent pas l’usage des pénicillines malgré des tests allergologiques rassurants. Avec notre étude, nous avons cherché à savoir quelle proportion de jeunes patients testés reprenaient réellement des pénicillines plutôt que des antibiotiques de seconde ligne. Matériels et méthodes. Nous avons mené une enquête rétrospective auprès d’une cohorte de patients ayant bénéficié de tests allergologiques rassurants, lorsqu’ils étaient mineurs, au CHU de Rennes entre 2010 et 2020. Chaque patient ou parent a été interrogé par voie téléphonique à l’aide d’une trame, entre les mois de juin et novembre 2022. Résultats. 41 personnes ont été interrogées. 22 patients ont eu besoin de reprendre des antibiotiques depuis les tests. Parmi ces patients, 13 ont repris une pénicilline, 11 ont pris un antibiotique de seconde ligne. 1 patient a eu une réaction à la suite d’une nouvelle prise de pénicilline. 36 personnes interrogées se disent favorables à utiliser une pénicilline. Conclusion. Un nombre important d’enfants poursuivent une éviction aux pénicillines malgré des tests allergologiques rassurants. Pourtant, la plupart des personnes interrogées se disent favorables à utiliser une pénicilline. Il serait intéressant de poursuivre les recherches pour mieux comprendre les raisons de cette discordance.