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La médecine générale va se voir profondément changer au cours des prochaines années. La démographie médicale active est en diminution, c’est pourquoi il existe plusieurs aides, parmi celles-ci, le CESP. Il s’agit d’un contrat qui rémunère un étudiant en médecine au cours de ses études en échange que celui-ci exerce en zone médicale sous-dense à la fin de ses études, pendant le nombre d’années où il a été rémunéré. Ce contrat est peu connu par ses pairs et par la population générale, tous les postes disponibles ne sont pas pourvus et enfin il existe une diminution du nombre de contrats signés depuis quelques années. Il existe plusieurs thèses sur l’impact du CESP sur l’installation en zone sous-dense, mais pas sur l’avis des étudiants eux-mêmes. Il s’agit d’une enquête de satisfaction, une méthode quantitative observationnelle descriptive est réalisée. Un questionnaire a été envoyé par LimeSurvey aux signataires du CESP dépendants de l’ARS Bretagne (de l’étudiant au médecin thésé). Les contrats pouvant être différents d’une ARS à une autre, seuls les signataires de l’ARS Bretagne ont été contactés. 55% des signataires ont répondu au questionnaire. 68% des répondants viennent d’une origine rurale. L’origine rurale joue un rôle sur l’effet d’opportunisme (p=0,03). On remarque une satisfaction plutôt bonne de ce contrat (70% des répondants sont satisfaits), notamment grâce à l’apport financier mensuel. Pour 91,1% des répondants, le CESP a amélioré leur qualité de vie. L’âge des signataires joue un rôle prépondérant sur leur satisfaction globale (p=0,001). Cependant, il est relevé une mauvaise communication pour faire connaître le CESP. De plus, pour 68% des répondants, il existe une non transparence du CNG et de l’ARS lors de la signature du CESP, notamment par la découverte de nouvelles conditions d’exercice (pour 61,5% des répondants) et le nombre de révisions du zonage par exemple. 29,5% des répondants ont déjà souhaité rompre leur CESP. Ce contrat a une bonne satisfaction envers ses signataires car il permet aux étudiants d’améliorer leur qualité de vie (sur le plan professionnel comme personnel). En revanche, il existe des contraintes qui évoluent au cours du contrat et peuvent modifier le futur exercice des signataires, entraînant une baisse de la satisfaction. Promouvoir ce dispositif dans la population générale pourrait permettre d’attirer des futurs étudiants qui souhaiteraient une réorientation, qui sans l’apport financier, serait impossible. De plus, le fait de créer un CESP pour les para-médicaux par exemple, pourrait permettre d’améliorer l’offre de soins dans les territoires ruraux, afin d’y attirer les médecins (dans le cadre de MSP par exemple).